The Tree of Life par Cylon
Malick continue d'explorer les sujets qui lui tiennent à cœur : la vie, la mort, la foi, l'espoir, la résignation, le deuil... Finalement, la condition humaine, ses biais psychologiques, et son intégration dans le cycle de l'existence. Au travers de personnages crédibles et impeccablement incarnés par un casting judicieux, le film captive et ne manque pas de rappeler des sensations familières. La confrontation de la nature et de la grâce qui se tient ici, ouvre de nombreuses portes et perspectives de réflexions passionnantes, ce puzzle visuel pouvant influer sur la vie du spectateur, dans la tradition de ces grands films qui le marquent à jamais.
Pour décoder cette oeuvre et son sens profond, cryptique, de solides références sont nécessaires ; mais pour l'apprécier, il n'y en a nul besoin, seule l'ouverture d'esprit est exigée pour se laisser emporter par la narration fleuve du maître et son propos universel (l'évolution, la famille, l'existence). Sa réalisation perfectionniste, comme à son habitude, présente un regard unique sur le monde, dans des plans aériens d'une délicatesse et d'un sublime grandioses.
Le choc visuel que procure The Tree of Life ne doit pas occulter son pendant auditif. Car c'est bien dans cette conciliation des arts que cet opus magnum achève son tour de force. Réunir du Respighi, Berlioz, Tavener, Brahms, Preisner, Smetana, Couperin, Bach, Holst et Gorecki dans un seul film, sans qu'il n'en devienne décousu ou hétérogène, tient du miracle. Malick est un mélomane, et nous le rappelle ici avec brio, aidé d'Alexandre Desplat et de son discret score qui constitue le lien intengible de cette trame sonore. Mahler disait à Sibelius : "Une symphonie est comme le monde, elle doit tout embrasser". Malick parvient à transposer cette vision au cinéma. Et c'est carrément magique.