The Tree of Life , c'est véritablement un pur enchantement mais à tous les sens du terme . En effet , ce long-métrage est avec Melancholia de Lars von Trier , un grand choc de l'année cinématographique de 2011 . Terrence Malick , on le connaissait pour sa merveilleuse "Balade sauvage" avec Martin Sheen et Sissy Spacek narrant la fuite d'un jeune couple dans la nature , dans l'ailleurs . Ici , Terrence Malick reprend ses thèmes de prédilection ( la nature , l'amour , la grâce , l'entraide , la famille .... ) ce qui lui permet d'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma . The Tree of life se situe au sein de la famille O'Brien , une famille américaine des années 1950 composée d'un père ( l'admirable Brad Pitt ) , d'une mère ( la sublime Jessica Chastain ) et de trois enfants ( les surprenants et très talentueux Hunter McCracken , Laramie Eppler et aussi Tye Sheridan ) . Commençons par aborder justement cette famille : elle est passionnante et très intéressante car si forte et authentique , vraie . Elle est sublimée par la caméra du cinéaste d'une précision remarquable et ce dans des gestes simples mais terriblement bouleversants à l'écran : une mère embrassant ses enfants au coucher de ceux-ci , la mère jouant dans un jardin avec ses trois garçons , . Ce personnage de la mère d'ailleurs est incroyable par la façon dont elle est filmée : Malick en fait une sorte d'ange d'une beauté diaphane . D'autres séquences sont belles comme le moment où Brad Pitt examine avec amour les pieds de son fils qui vient de naître : tout ce qui fait la beauté de cette scène est la volonté de la rendre grandiose . Malick est un peu comme Kubrick en ce sens ( et voilà pourquoi on peut le rapprocher de "2001" ) , c'est un grandiloquent qui de l'anodin , de l'ordinaire arrive à faire de l'extraordinaire . Il y a une espèce de transcendance de tous les instants qui s'opère dans le film . Terrence Malick adopte également dans le film une idée formidable : celle du chemin de la grâce et celui de la nature comme fils conducteurs d'un idéal de vie qui est la propre vision , la propre recherche du cinéaste : la recherche de la vie : "The Tree of life" est certainement le plus grand film d'initiation de l'Histoire du cinéma : de la complicité fraternelle naît la jalousie qui amène à la violence , puis vient le pardon . Ce qui est beau c'est le fait d'utiliser une histoire de dinosaures avec un d'eux qui épargne celui qu'il s'apprêtait à tuer et qui est un préambule parabolique de l'histoire de la fraternité que peint le film . C'est un film où Malick se met à nu : la hantise du passé est bien là , Jack adulte traque le Jack enfant dans le désert ...le réalisateur finit par dépasser les traumatismes comme la mort par exemple : le frère mort , l'ange blondinet , est tout le temps figure de fantasmes : il y a des moments sublimes où on le voit apparaître jouant de la guitare , derrière un rideau et la beauté de ces scènes c'est précisément leur brièveté , parce qu'elles constituent des bribes du passé . Malick refuse justement de nous montrer comment et où est mort ce garçon : à la place , il préfère la métaphore et nous montrer la mère étreindre son enfant et le laisser aller dehors , vers la mort dans un lieu où tout le monde se retrouvera . Et jamais le cinéaste n'abandonne cette piste puisque justement le frère qui est mort à l'âge de 19 ans redevient le petit blondinet adorable de 10 ans , retrouvant sa mère , sa famille dans la scène inoubliable des morts sur la plage dans les dernières minutes du film . Là , le film est une célébration où chaque corps font sens , se touchent , s'unissent pour l'éternité . Et Malick , n'a pas su trouver uniquement le sens de la vie dans ce film : il a trouvé Dieu . Une oeuvre essentielle et d'une intensité bouleversante .