The Tree of Life par Marine Boulade
Je suis allée voir ce film pendant que j’étais en prépa, quelques mois avant mes concours, car on disait que c’était le film de l’année (il venait de recevoir la palme d’or, blabla…). Mon dieu mais quelle déception. Après coup, je ne regrette pas de l’avoir vu, car j’en ai beaucoup ri avec mes amis cinéphiles.
En effet, ce film tombe selon moi dans à peu près tous les écueils possibles pour un film qui se veut lyrique, mais tombe dans le mysticisme.
Tout d’abord, le film se disperse : tantôt histoire de cette famille qui souffre, tantôt célébration de la beauté du monde, certes l’un n’empèche pas l’autre, mais les deux sujets sont traités un peu trop longuement pour ne pas donner l’impression qu’on est devant une film crée à partir des morceaux de deux films (au moins) : un documentaire d’astronomie, un film indé déprimant (et un autre documentaire sur les dinosaures ?). Non vraiment, c’est trop.
J’accorde volontiers que les images sont jolies, mais et alors ? Ca me révolterait de voir des images d’œuvres d’art pendant plus de deux minutes dans un film de Jane Campion (et pourtant j’adore Jane Campion, c’est pour ça que je donne cet exemple), donc ça me révolte et ça me donne la nausée de voir des images prises par des satellites pendant vingt minutes dans un film de Terrence Malick.
Ensuite, j’avoue que je trouve ça vraiment ridicule quand les personnages chuchotent « pour faire plus solennel » (d’ailleurs petit clin d’œil à Liv Tyler dans « le seigneur de anneaux » à ce propos), et là, dans les rares paroles du film, oh ! on chuchote, et on plus on chuchote des trucs qui servent à rien. Cela est sensé refléter l’incompréhension, l’absence ? et bien désolé, moi j’ai trouvé ça juste long, ridicule et surtout, surtout, ça met mal à l’aise que quelqu’un se soit dit « tiens, je vais faire un film pour célébrer la grandeur de Dieu,/la nature/Grand Mère Feuillage et je vais mettre le paquet côté trucs solennels grand public pour que tout le monde soit impressionné par la beauté de mon message ». Pardon, mais ça ne prends pas.
Conclusion : c’est trèees long, la moitié du film est hors sujet et sans parole, l’autre moitié est déprimante et sans aucune portée intellectuelle, et le tout est enveloppé de tous les procédés de bases pour donner un côté grandiose et solennel à cette supercherie cinématographique.
Ne me dites pas que je n’ai pas compris la philosophie du film, elle est tellement criante, martelée sans cesse qu’elle transpire pendant tout le film de l’écran. J’ai l’impression qu’on m’a pris pour une débile (pour être polie).