Il est bien compliqué d'aborder "Tree of Life" tant l'œuvre de Malick est purement personnelle. L'auteur nous fait part en premier plan d'une narration à deux temporalités se focalisant sur un personnage torturé par son éducation. Et c'est là où Terrence Malick insiste en filmant à de nombreuses reprises sa famille avec une mère bienveillante mais soumise à l'autorité d'un père qui fera l'objet de multiples scènes filmés de manière saccadées et avec une caméra flottante paraissant parfois nerveuse. On comprend alors qu'il s'agit d'une manière pour nous faire voir les souvenirs à travers le regard enfantin de notre personnage. Cet idée tant bien qu'original à eu le mérite de séduire le jury du festival de Cannes en 2011.
J'oubliais évidement les nombreuses parties évoquant la création de l'univers et les moments de contemplation sur la nature ressortant toute la poésie qu'on peut y trouver sur la foie (la manière de filmer le ciel, les végétaux, la terre...). Ces plans tout à fait somptueux sublimés par la musique et notamment "Lacrimosae" pour montrer la naissance de ce personnage conjugué au début de la vie sur terre donnant une certaine impression de puissance et de beauté jamais aussi bien montré au cinéma.
Mais derrière ces aspects élogieux, le film semble pourtant assez creux dans le fond ou du moins, ça ne légitime pas 2h20 de film. On reconnaitra l'ambition de s'affranchir de la narration au profit de la contemplation, mais il est vrai que le film s'essouffle à mi parcours. C'est peut être cette même ambition qui le poussa à faire un long métrage pour les salles, et on peut le comprendre contenu de son talent indéniable.