Ce film australien de 2011 est l'un des rares films d'horreur à m'avoir vraiment plu.
Posons le contexte :
Le New South Wales Gouvernment a soudainement abandonné un plan visant à utiliser l'eau des anciens tunnels ferroviaires sous Sydney. Plus tard, suivant les légendes urbaines entourant cet arrêt soudain, la journaliste d'investigation Natasha Warner mène une équipe de trois personnes dans le labyrinthe souterrain.
Au fur et à mesure de leur progression, les quatre collègues (Natasha, Peter l'assistant journaliste, Steve le caméraman et Tangles le perchiste) sont les victimes d'un danger invisible dans le noir.
Le tout est filmé avec deux caméras à l'épaule : l'une équipée de vision infrarouge et l'autre, caméra de reportage, d'un éclairage puissant. Le film est ponctué d'image de caméras de surveillance dans les zones "civilisées".
Le film étant surtout basé sur la notion d'obscurité (et de ce qui s'y trame), il a été judicieux et bien vu de laisser les cadrages de la caméra IR assez aléatoires : lorsque le porteur de celle-ci panique, il filme plus ou moins consciemment l'objet de cette peur sans chercher à l'avoir entièrement dans le cadre, ni même pendant toute l'action. Heureusement, le gros cliché de l'image floue et illisible a cependant été évité, sans toutefois faire place à une image bien nette et évidente. C'est un bel entre-deux qui nous est proposé.
Par contre, les passages d'interview des personnages sont franchement inutiles, que ce soit pour la technique de narration ou pour l'histoire en elle-même. Les personnages ne disent rien qu'on ne puisse deviner soi-même et ça ne fait que gâcher la surprise de la fin de tout film d'horreur : "qui crève, qui reste ?".
L'introduction est horriblement longue et ennuyeuse comme la pluie, et presque complètement, entièrement, totalement inutile.
Je disais plus haut que c'était l'un des rares films d'horreur que j'aime tellement que je voudrais les revoir.
Outre le principe de peur engendrée par l'environnement (que j'expliquerai plu bas), c'est grâce au fait que j'ai pu m'attacher à des personnages.
Comme dans tout bon film d'horreur/d'épouvante/gore, il y a des personnages qu'on aime et qu'on ne veut pas voir disparaître, et d'autre dont on souhaite la mort. Ici, les personnages sont un peu plus nuancés, ce qui les rend plus naturels. Deux d'entre eux (2/4, c'est un bon score quand on connait ma nature blasée) ont vraiment attiré ma sympathie, voire mon affection. Les deux autres, inévitablement, je n'en avais rien à carrer du début à la fin.
L'attachement à des personnages permet d'avoir peur pour eux, en plus de n'être déjà pas très rassuré par l'ambiance et les événements du film en général.
Les acteurs ne se débrouillent pas trop mal étant donné la difficulté inhérente à jouer la tension, la surprise, la panique, le doute, l'angoisse, et tout le reste du champ lexical de la peur pendant tout un film.
S'il y a bien quelques sursauts, ce n'est pas sur eux que repose le sentiment d'angoisse, mais bien sur l'environnement en lui-même, cet espèce de huis-clos claustrophobe dans une obscurité totale.
Il faut donc comprendre que, à la manière du jeu Amnesia, il faut pleinement se plonger dans l'ambiance et l'univers pour avoir peur. Pas besoin d'être victime d'un effet de surprise ou devoir détourner les yeux devant une scène sanglante en réprimant un haut-le-coeur.
"Une ambiance, et non pas juste des scare jumps", contrairement à ce dont semblent se contenter la plupart des spectateurs qui jugent durement ce genre de films "calmes".
Il est cependant vrai que le réalisateur aurait sûrement pu trouver un moyen de rendre l'atmosphère encore plus étouffante. Mais voir à travers l'objectif d'une grosse caméra de reporter qui essaie de ne pas se cogner contre les murs de couloirs très étroits, personnellement, ça me va. L'imagination fait le reste.
C'est un film sympa à voir entre amis, qui n'engage à rien et qui fait du bien. Surtout lorsqu'on en a assez des grosses productions contingentes qui continuent à voir le jour aujourd'hui.