Le plaisir pour moi fut surtout de revoir le couple Sydney Greenstreet / Peter Lorre, tant apprécié dans Le faucon maltais. Quelle trogne quand même, l'un et l'autre ! Le jeu inquiétant de Lorre et celui, minimaliste, de Greenstreet, font de nouveau merveille.
On pourrait certes aussi louer la photographie, mais le brouillard, les ombres sur le mur sont devenus à ce point des classiques du film noir qu'il en faut plus pour convaincre le cinéphile moyen aujourd'hui, me semble-t-il.
Je me suis bien fait balader par le scénario, je l'avoue, ce qui était le but recherché. Mais j'ai trouvé après coup pas mal d'invraisemblances ou de questions non résolues.
J'active l'anti spoiler car l'un des principaux intérêts du film est quand même dans la résolution de l'énigme !
Invraisemblable, un type qui tue puis se livre, sachant qu'il encourt la peine de mort, juste pour humilier son adversaire. Un tel argument pourrait avoir une certaine force, mais le traitement des personnages est trop faible pour cela : ce qui pourrait être diabolique est donc simplement invraisemblable.
Des questions non résolues :
- Comment George a-t-il découvert le véritable meurtrier de la tante ? Le film ne nous en dit rien...
- Pourquoi George cherche-t-il à éliminer son copain, puisqu'il a de toute façon décidé de se livrer ? Son explication finale ("je me méfiais de vous") n'est guère convaincante.
On a un peu l'impression que tout a été fait pour nous emmener sur de fausses pistes, mais sans soigner la crédibilité de l'histoire révélée à la fin. Grosse faiblesse du scénario, donc.
Un polar pas désagréable, rien de honteux, et même quelques beaux moments, mais qui ne me restera pas longtemps en mémoire je pense.