Première réalisation de Don Siegel, « The Verdict » apparaît surtout comme une œuvre posant les bases d'un genre qui explosera quelques décennies plus tard : le polar complexe avec retournement final vraiment inattendu. Le reste apparaît plus conventionnel, mais n'en est pas moins soigné, baigné d'une atmosphère étrange et élégante, renforcé par des personnages bien écrits, évitant ainsi toute fadeur. Il faut dire qu'ils sont tous remarquablement interprétés, notamment par Sydney Greenstreet et Peter Lorre, ce dernier dans un rôle particulièrement étrange.
Et donc ce coup de théâtre final, où on se dit qu'on aurait au moins dû y penser au vue des indices laissés, sauf qu'évidemment cela n'a (presque) jamais été le cas... Bref, pas une révolution, mais un séduisant mélange de « whodunit » à la Agatha Christie et de série noire américaine misant sur l'ambiance et la qualité de ses différents protagonistes : plutôt réussi.