Je dis toujours qu'un film est fait pour être vu au cinéma.
Certains plus que d'autres, certes.
Parfois on n'a pas le choix et on ne peut pas, certes (surtout dans le contexte actuel avec certaines sorties annulées).
The Vigil sort sur nos écrans, et il fait partie de ceux qu'il vaut mieux voir au cinéma.
D'abord pour son ambiance visuelle. Il y a des jeux d'ombres et de lumières, avec parfois de bonnes idées de mise en scène, qui seraient réduites à néant si vous le regardez sur votre téléphone ou tablette au bord de la plage...
Les pièces où se déroulent les événements sont très sombres, et le réalisateur mise beaucoup sur les effets d'ombres avec silhouettes mystérieuses, petits détails importants, petits mouvements discrets, également sur le décor lugubre composé de tableaux dans la pénombre semblant observer notre malheureux Yakov, lumières vacillantes, etc...
Ensuite pour son ambiance sonore, composée de petits bruits sinistres et inquiétants, la respiration haletante du héros, et quelques effets bien placés.
Certes, quelques effets sont assez éculés (la lumière qui vacille, les craquements,...), mais ça marche, c'est efficace, et bien employé. Alors pourquoi cracher dans la soupe quand elle est bonne ? Moi en tout cas, je ne boude pas mon plaisir, puisqu'ici c'est bien fait.
Ce qui m'a plu aussi c'est cette unité de lieu et de temps. Quelques heures d'une même nuit dans la même maison. Cela renforce la tension, et évite les longueurs et temps morts.
Le tout est accompagné d'une très bonne musique.
De plus, les événements concernent des juifs orthodoxes. C'est quand même pas commun. Aucun risque donc de voir le héros repousser le mal avec le sempiternel crucifix.
Le film ne compte pas sur les jump-scares pour créer la peur. Il y en a peu. Peut être le film aurait été mieux s'il avait compté seulement sur son ambiance. Peut-être est-ce la maison Blum qui a imposé l'ajout de jump-scares qui n'étaient pas prévus au départ. Qu'importe, ça ne gâche rien.
Le scénario se montre assez malin avec certaines ambiguïtés bien placées:
Réalité ou hallucinations ?
Reb Shulem envoie volontairement Yakov affronter le mal pour retrouver la foi et la confiance en soi ?
Quelle est cette silhouette mystérieuse qui sort de la maison à la toute fin et semble suivre Yakov ?
Un bon film, une bonne expérience, qu'il faut voir dans de bonnes conditions (au cinéma donc), en VO, pour en profiter pleinement.