Bon, déjà, c'était pas vraiment une bonne idée de garder le titre en anglais, langue qui ne connaît que le neutre et utilise un mot italien, sensible au genre, pour donner le ton d'une histoire dont la conclusion fait résonner ce choix comme un énorme contresens. Mais ça, ce sont des inquiétudes de linguiste, ça ne fait pas frémir les gens du marketing. Ensuite, il y a cette voix off désincarnée, d'un type qui confond torpeur et flegme pour nous raconter toutes ses petites astuces d'assassin, mais quelle bonne idée. Je me demande qui ça peut intéresser. Il commente ses actions méticuleusement planifiées à un décibel, induisant une sorte de sommeil éveillé que rien à l'image ne vient secouer. Même la bavure qui va ouvrir une brèche dans sa carapace de guerrier fait l'effet d'un songe, traité de manière superficielle et qui ne permet guère de saisir le séisme intérieur d'un personnage mutique. Ensuite, il y a le chef plus opaque encore. Anthony Hopkins, qui ne démérite pas mais fait ce qu'il sait faire, jouer les sphinx torturés à qui ont donnerait le bon Dieu sans confession. Et puis il y a tous les autres, suspects, possiblement fourbes, qui vont permettre à l'intrigue d'avancer jusqu'à un dénouement facile à anticiper dès l'arrivée du chien dans les premières scènes. Bon, donc rien de très motivant, et un long fleuve impassible jusqu'à un final dont on se fiche un peu.