On a perdu M.N. Shyamalan

Si the visit offre bien une certitude c'est qu'on a définitivement perdu ce cher Shyamalan. On est bien loin de sixième sens et autre incassable, tant en terme de scénario (complètement anecdotique) que de direction d'acteur et même de photographie. Qui plus est le parti pris du found footage est maladroit , vaguement justifié par l'interview de la mère en scène d'ouverture. Le seul intérêt que l'on pouvait trouver au procédé, était la déformation de la réalité par le prisme de la lentille de la caméra (métaphore de l'imaginaire des enfants), en effet les personnes âgées peuvent être séniles et leur comportement étrange. On aurait pu en rester là , et ça aurait suffit à faire de ce film quelque chose de mollement intéressant, mais non Shyamalan ne peut s'empêcher de faire basculer l'histoire dans "l'horreur", et là il devient indubitablement mauvais faisant rire dans le meilleur des cas. On aurait pu basculer dans une version revisitée d'Hansel et Gretel , pourtant attendue tant les références au conte sont nombreuses (four qui menace d'avaler l'adolescente, passion récurrente de la grand-mère pour la cuisine la métaphore de l'engraissement des deux enfants). Mais encore une fois, le scénario bascule vers une chute cousue de fil blanc, les grands parents ne sont pas leurs vrais grand-parents, n'étant autres que des évadés d'un asile psychiatrique.
Un film qui aurait pu faire un court-métrage intéressant si l'on considère "l'originalité " du point de vue des enfants, mais qui en long métrage demeure complètement insipide si ce n'est réellement mauvais (acteurs bien loin du talent de Haley Joel Osment, found footage/caméra épaule mollement justifiée, scénario inintéressant et chute ultra classique). On est bien loin du frisson de ses débuts..