Au delà de son propos politique, et religieux, Timbuktu provoque bien plus que de l'indignation, devenant un film sur l'humanité, celle que chacun porte en lui. A travers des paysages sublimes et le quotidien de ce village niché en plein désert, Sissako campe avec pudeur l'histoire d'hommes et de femmes tentant de résister au joug des extrémiste religieux. A Tombouctou, la vie n'est qu'interdits, entre incompréhension, respect de la foi et sévisses physiques, les habitants tentent de s'opposer, s'épuisant lentement comme la gazelle de la scène d'ouverture.
Au sein du film les personnages se développent avec pudeur et profondeur, révélant que rien n'est jamais manichéen, la dualité transparaissant en chacun. Le doute devient inhérent au film devenant tour à tour une réflexion sur la responsabilité, la culpabilité, la paternité, et la justice. Mais ce qui frappe le plus, c'est l'intensité que dégages ces hommes et ces femmes, car au delà de la passivité apparente, c'est tout un monde qui bout en eux, ayant soif d'avenir, de spiritualité et de respect.
Un film surprenant qui prend parfois la forme d'un documentaire par la beauté de ses paysages; à la fois émouvant, révoltant et intense Timbuktu nous offre un moment rare.