Miaou to that!
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le 5 févr. 2015
75 j'aime
Issue du monde de la BD, Marjane Satrapi s’était déjà essayé à la réalisation avec, entre autre, les deux adaptations de ses romans graphiques, « Persepolis » et « Poulet au prunes » qui avaient toutes deux rencontré un franc succès. « The Voices » est donc son premier long-métrage anglophone dont elle n’est pas l’auteur, puisque le scénario stagne depuis quelques années déjà dans la fameuse « Black List » (amas de scénarios génialissimes, mais sans acheteurs).
Il est assez surprenant et intéressant de voir Satrapi aux commandes de ce film indé-américain, puisqu’il est finalement assez différent de son univers. Elle, qui jusque-là, s’attardait beaucoup plus à des thématiques foncièrement tragiques, se retrouve à la tête de l’histoire d’un tueur en série schizophrène parlant à son chien et son chat, comme si vous parliez à votre maman ou votre meilleur(e) ami(e).
À la fois morbide et drôle, baroque et curieusement attirant, ce « The Voices » rentre directement dans la catégorie « Ovnis » du cinéma. Pas réellement réussi, mais pas totalement raté, le film a le mérite d’être original, pour ne pas dire déconcertant. Au vue de l’esthétique du film, avec ses couleurs exagérées, très prononcées, présenté à la façon d’un joli paquet cadeau, il devient assez évident, que le choix d’une personne issue du dessin et de l’art expressif était un choix judicieux. Parfois trop propre pour être vrai, idyllique et un peu mièvre, Satrapi peut très rapidement virer dans le gore « grand guignolesque » et dans l’horreur pure et dure où elle joue de tous les effets du genre. Le mélange des genres est d’ailleurs intéressant, variant entre horreur et comédie, drame psychologique et romance « rose bonbon » à l’image des tenues de travail de la fabrique dans laquelle est employé le personnage principal. La réalisatrice propose une mixture assez audacieuse, s’amusant à dépeindre les contrastes de sa narration à travers les yeux de son personnage malade. Sans pour autant réussir sur tous les tableaux, l’amalgame fonctionne, malgré les répétitions. Car si le point fort du film est sa singularité, s’est aussi son principal point faible. Il n’est pas rare qu’un film se fasse prendre au piège, jouissant et souffrant de ses idées géniales, mais inconsistantes. « The Voices » se retrouve partagé, divisé entre ses différents thèmes tronqués et inégales, à l’instar de son héros (ou anti-héros), interprété formidablement par un Ryan Reynolds méconnaissable, vivant dans son monde fantasmé et absurde (est-il une victime de sa maladie ? On serait tenté de répondre oui !!!).
Finalement, rien de cela n’est vraiment important, compte tenu du fait qu’avant tout, « The Voices » est un petit bijou de fantaisie dépravée et d’humour noir. Joli croisé entre le récit « burtonien » « cartoonesque » et le cinéma des frères Coen, moi je dis miaou !!!
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Créée
le 6 avr. 2015
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