Le projet était tellement curieux, qu’il y avait pour moi comme un impératif à aller voir « The Voices ». Parce que passer de l’animation « traditionnelle » et (auto)biographique du vieux continent à un film américain « Live » avec Ryan Reynolds et Gemma Arterton, j’avais du mal à voir ça comme une évidence, surement par un manque flagrant d’imagination.


Le résultat, sans être exempt de tout reproche est plutôt de qualité. Ryan Reynolds (qui ne m’a jusque là jamais laissé un souvenir impérissable, et qui est donc ce qu’on pourra appeler une agréable surprise) est dans son rôle, les demoiselles qui l’accompagnent de gré ou de force également et le héros du film, celui qui a priori a marqué les esprits, le chat, est bien dans le ton également.


Le rendu des effets spéciaux sur les animaux est d’ailleurs particulièrement réussi et appuie bien la situation particulière du personnage principal. Ce dernier, joué par Reynolds donc, est manœuvre dans une usine d’emballage dans un bled paumé du fin fond des Etats-Unis, et a la petite particularité d’être schizophrène. On apprend rapidement qu’il ne prend pas son traitement et l’on comprend alors que tout ce que l’on verra dans le film, des couleurs aux animaux est sujet à caution puisque peut-être produit de son esprit malade.


Cette partie visuelle est d’ailleurs plutôt bien gérée, et permet vite de comprendre le pourquoi de l’absence de prise de médicaments tant la réalité peut lui paraitre insupportable. A cheval entre des passages vraiment drôles et d’autre plus sombres qui rappellent la difficulté de sa condition, le film navigue plutôt bien en équilibre instable, jusqu’à un final délirant en forme de comédie musicale acidulée.


On pourra par contre reprocher quelques éléments par trop lourds au film, comme les passages concernant l’enfance du personnage qui tombent de mon point de vue dans le travers de l’explication à outrance n’apportant pas forcément grand-chose au propos du film. Le rendu est du coup parfois un petit peu bancal mais le film plutôt réussi, surtout dans le rendu des visions psychotiques, qui pour de parti pris qu’il soit m’a finalement bien plu.

CorwinD
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le 6 mai 2015

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