Miaou to that!
Attention, OCNI ! Vous l'avez compris, cet acronyme désigne un film étrange, brillant, décalé et pour le moins hybride. J'en veux pour preuve sa double sélection au Festival International du Film de...
Par
le 5 févr. 2015
75 j'aime
Jerry est ouvrier d'une usine de baignoires dans une petite ville tranquille. Bien que célibataire il n'est pas solitaire puisqu'il a son chat : Mr Whiskers (M. Moustache pour la version française) et son chien : Bosco, ses deux meilleurs amis. Ces derniers ne se gênent pas pour lui procurer des conseils de vie qu'il va parfois suivre, ce qui mènera Jerry au meurtre...
Marjane Satrapi, réalisatrice française-iranienne, connue principalement grâce à Persepolis (2007) reviens ici avec une comédie horrifique basée sur les troubles psychiatrique. Jerry est interprété à la perfection par Ryan Reynolds, révélé depuis American Party (2002) et connaît une carrière fleurissante ; il excelle notamment dans ses changements de voix pour interpréter à la fois Mr Whiskers et Bosco. Ces derniers représentant d'un côté la sagesse et le "bien" : le chien, et de l'autre le génie démoniaque, le "mal" : le chat.
Nous suivons un héros schizophrène, mais au lieu de le suivre d'un point de vue externe à sa pathologie et du points de vue d'une personne seine d'esprit (ce qui est bien évidemment mon cas) nous le suivons dans son délire. Ces images pleines de couloirs et le fait de parler aux animaux ou à une tête décapitée qui répond et mange des céréales, nous plongent comme Jerry dans une réalité biaisée qui n'est en fait qu'un fantasme imaginaire. Le peu de fois où nous retombons dans la réalité c'est par le biais d'autres personnages ou par l'absorption du traitement médical de Jerry qui nous projette dans des images grises, froide. Et là, le réveil est non seulement dur mais est un véritable cauchemars car les choses sont tel qu'elles sont et une tête décapitée, même celle de Gemma Arterton, nous donne simplement envie de refermer le frigo et d'aller vomir nos tripes.
Ce décalage entre le monde de Jerry et la réalité crée un véritable malaise chez le spectateur qui se trouve à la fois pris dans le délire psychédélique d'un cerveau malade mais qui se retrouve aussi confronté à la réalité des faits. Tout comme Jerry est entre Bosco et Mr Whiskers, le film oscille entre imaginaire et réel, humour et sérieux ce qui donne un côté dérangeant apprécié ou non par le spectateur de la lente descente aux enfers d'un schizophrène guidé par un Mr Whiskers (qui est bien entendu, devenus mon meilleur ami) pervers et viscéralement mauvais, mais qui séduit et fascine.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Un chat sur un fauteuil rouge en 2015 et Un cadavre ! Une solution !
Créée
le 25 avr. 2015
Critique lue 371 fois
13 j'aime
4 commentaires
D'autres avis sur The Voices
Attention, OCNI ! Vous l'avez compris, cet acronyme désigne un film étrange, brillant, décalé et pour le moins hybride. J'en veux pour preuve sa double sélection au Festival International du Film de...
Par
le 5 févr. 2015
75 j'aime
Un trio infernal Un scénario pertinent et bien ficelé au casting habilement établi ainsi qu'une réalisation à l'esthétique gracieuse et stylisée font de The Voices un film étrangement singulier. Ce...
Par
le 25 mars 2015
64 j'aime
25
Étonnant de retrouver la bédéiste-réalisatrice Marjane Satrapi à la tête de ce projet comique-horrifique américain – c’était loin d’être une évidence au regard de son parcours, mais finalement The...
Par
le 11 mars 2015
46 j'aime
7
Du même critique
♫ Musique ♫ Harry avec Tyrone, son meilleur pote et Marion, sa petite amie passe la journée plus ou moins à se droguer et à s'inventer un paradis artificiel. La mère d'Harry, Sara, elle, souffre...
Par
le 26 août 2015
61 j'aime
4
♫ Musique ♫ Le Désert ! Une route ! La destruction et l'autodestruction ! Voilà, à quoi ressemblera le futur sur terre ! Voilà dans quel monde Max roule sans fin, essayant de fuir un lourd passé qui...
Par
le 17 mai 2015
57 j'aime
15
♫ Musique ♫ A 7 jours de la retraite, Somerset doit faire équipe avec Mills pour faire face à un criminel peu ordinaire. Ce dernier a décidé de nettoyer les maux de la société en "prêchant", ce qui...
Par
le 29 août 2015
50 j'aime
11