Je le conçois....
Mais.....
Dieu que c'est poignant.
Leur vie qui ne se base uniquement que sur le fil si fin et pourtant si résistant qui relie deux âmes sœurs par-delà toutes les conceptions d'espace et de temps, même les plus dures, les plus corrosives à leurs liens d'amour.
L'oppression du vide absolu de celui-là les séparant les plus parfaitement de leur désir d'union qui reste malgré tout, et la dilatation de l'autre rendant absurde cette existence d'attente alors que celui-ci ne s'écoule plus pour eux mais pour des engins à l'usure multi-centenaire : le couple se s’étant volatilisé depuis que la fenêtre a été ouverte sur le cosmos.
Des grains de sable ne servant plus qu'à mesurer l'écoulement du temps depuis que leurs maitres ont décidé de quitter leur berceau et de faire apparaitre un autre niveau d'action duquel ils ne sont que les petites mains, ne pouvant pas le vivre de par leur constitution insuffisante.
Ne pouvant donc fonctionner autrement, alors ils durcissent de plus en plus les liens à mesure que leur existence se déchire dans des distances trop infinies pour leur conscience, ne pas avoir à disparaitre alors qu'ils sont pourtant déjà totalement dans l'immobilisme : ne vivant que pour des souvenirs, ravivés en plus de moins en moins souvent.
C'est ça la vie du futur, l'attente perpétuel pour rien dans un monde qui ne nous demande plus, tout en prétendant être sur la route pour tout rattraper, le rattraper, lui qui s'est évaporer loin avec notre propre travail.