Pas très créatif il faut l'avouer mais efficace.
Qu'il est loin le temps où le maître de l'horreur nous faisait frissonner d'effroi avec des films désormais cultes comme The Thing, L'Antre De La Folie, The Fog et j'en passe. John Carpenter n'était plus que l'ombre de lui-même, espérant retrouver un succès bien loin. Certains étaient même allés jusqu'à penser que le réalisateur n'était qu'une simple légende urbaine. Seulement voilà, John Carpenter is back ! Il ne s'agit pas d'un poisson d'avril en avance car le film est apparu dans nos rayons le 1er février sous le nom de The Ward. Ce dernier nous conte la douce histoire d'un asile pour jeunes filles perturbées hanté à ses heures perdues. Bouuuhhh ça fait peur !
Si dans le fond The Ward n'exclut pas une certaine conventionnalité qui n'aura de cesse de nous entrainer dans des sentiers non pas battus mais labourés à outrance, la forme s'avère quant à elle très correcte. L'atmosphère angoissante gagne en intensité au fur et à mesure que l'on entre plus profondément dans le sujet, le décor est digne d'un film de genre haut de gamme et le manque flagrant de moyen a été éradiqué grâce à un dosage méticuleux de fantastique. Loin d'être revenu à son niveau d'excellence, c'est à un John Carpenter plus intelligent et moins instable que nous avons affaire. Un réalisateur qui préfère jouer avec ce que le spectateur ne voit pas pour conforter une ambiance pesante au possible et laisser de côté des effets visuels calamiteux si on n'a pas un Kopeck en poche. Sa réalisation d'un épisode d'un ridicule absolu dans la série Masters Of Horror n'en est que le plus bel exemple.
A cela s'ajoute un casting qui remplit parfaitement son rôle avec en tête de liste une Amber Heard (Tous Les Garçons Aiment Mandy Lane, Hell Driver) dans le rôle de cette poupée barbie démoniaque qui semble lui coller à la peau. Alors certes quelques-uns pourront conspuer contre John Carpenter en lui reprochant d'avoir réalisé une sorte de Sucker Punch du pauvre et de n'avoir par conséquent aucune éloge à recevoir. A ceux-là je répondrai simplement ceci : dans un monde où la crise met des personnes de plus en plus nombreuses chaque jour à la rue, dans un monde égoïste gouverné par des sangsues assoiffées de sang et de pouvoir... Pardon il s'agissait de mon discours diffusé sur le site des Anonymous France. Donc, pour reprendre là où je mettais arrêté : John Carpenter a bien évidemment pioché à droite et à gauche pour trouver cette inspiration qui lui faisait défaut ces dernières années mais il l'a fait d'une manière si honnête et intelligente que le divertissement est au rendez-vous.
En résulte un film de genre qui ravira certainement les amateurs d'un cinéma basé sur une ambiance pesante plutôt que sur un excès de tripes et de boyaux. Dès lors, The Ward apparaît comme une version hybride d'un Sucker Punch en connivence avec The Ring ou The Grudge. Pas très créatif il faut l'avouer mais efficace. On n'en attendait guère plus de la part de ce direct-to-dvd.