Après dix longues années d'absence au cinéma et suite à l'échec critique de Ghost of Mars, John Carpenter nous présente son nouveau long-métrage mettant en avant des pensionnaires d'un hôpital psychiatrique dans un abrupt affrontement contre un mal spirituel et pernicieux. Ayant vu la plupart des films du réalisateur, je n'étais pas inquiet de la qualité de cette production. On connaît très bien John Carpenter, ce réalisateur hautement réputé pour sa maîtrise exceptionnelle et passionnelle des genres fantastique et épouvante qu'on a pu découvrir dans des réalisations telles que New York 1997 et The Thing. En associant son investissement strict avec l'ambiance carcérale d'un hôpital psychiatrique, la magie du cinéaste ne pouvait que doubler en efficacité car nous savons tous que ce genre d'établissement n'est pas un endroit où on a nulle envie d'y mettre les pieds.
Il pouvait appliquer toutes sortes de phénomènes aussi étranges que terrifiants en jouant beaucoup sur les nerfs des pensionnaires. Surtout pour la jeune Kristen campée par une Amber Heard se mettant très bien à la place de son personnage. Celle-ci campe aisément un personnage qui n'a pas toute sa tête. Les autres actrices sont pas mal du tout pour ce qui est de renforcer l’atmosphère sordide d'un hôpital psychiatrique. Folles, cinglées, barges et n'inspirant pas confiance, ce n'est pas les talents qui manquaient pour bien nous faire croire que quelque chose de terrible se trame. Le réalisateur pouvait bénéficier aisément de ces dernières pour instaurer un climat semant le doute. Fantôme, cauchemar, torture, souffrance morale, John s'est bien fait plaisir pour nous terroriser du mieux qu'il pleuvait. Cependant ! Contrairement à la plupart de ses films, il y a un élément que le cinéaste n'a pas su contrôler, l'imprévisibilité. Si je cite par exemple des films comme Invasion Los Angeles ou Le prince des ténèbres, on ne savait rien de ce qu'il allait se passer, on ne pouvait pas deviner ce que les personnages allaient affronter comme danger.
Ce qui n'est pas le cas dans ce long-métrage pour la simple et bonne raison que ce n'est pas l'unique film traitant la paranoïa chez les pensionnaires d'un hôpital psychiatrique. Cela a été déjà fait dans des productions comme Gothika avec Halle Berry ou Shutter Island de Martin Scorsese. Du coup ! Cela a gâché un peu le spectacle auquel je m'attendais à voir. Un vilain défaut que John Carpenter a su le compenser avec une implication sérieuse de son savoir. Avec un suspense alarmant, de l'action farouche, des images chocs et une mise en scène honnête, le réalisateur prouve qu'il n'avait rien perdu de son talent cinématographique après une très longue absence au cinéma. Il a su assurer un minimum de divertissement et de frisson en ayant accompli un travail l'honorant toujours. Comme c' est écrit dans l'affiche, John Carpenter est toujours le maître de l'horreur. Et ça, je le confirme sans hésitation même si j'ai éprouvé une semi-déception. 6/10
Mais quel genre d'esprit se cache entre les murs de cet hôpital ?