"L’Iran n’est plus que le miroir d’une casse automobile, où des individus déambulent dans l’espoir d’exister dans un avenir proche et incertain. Telle est la démonstration de The Wastetown, avec une mère revancharde comme fil rouge, et qui sonne l’état d’urgence dans lequel le pays régresse. Une tragédie satirique et un thriller haletant !"
"Bermani attend qu’une porte s’ouvre. Son objectif est confus, mais on comprend rapidement sa détermination de fer. Dix années de prison l’ont métamorphosée. Elle reste naturellement séduisante, mais elle est devenue une femme fatale qui ne laissera aucun homme l’approcher de nouveau. Basan Kosari (La Permission, Marché Noir) lui prête ses traits, en restant ferme dans les conversations et subtile dans sa manière de détourner leurs attentes. Le personnage évolue dans une ville silencieuse, qui s’apparenterait presque à un milieu urbain, soudainement transformé en no man’s land. On ne circule plus dans les voitures, mais bien entre leurs différentes carcasses. Cela ne la freinera pas dans sa quête pour autant, car Bermani fera tout ce qui est nécessaire pour retrouver son enfant."
"Il ne s’agit pas d’un road-movie à l’esprit feel good, où la réunion d’une mère et son enfant illuminerait le climax. Le ton de l’œuvre parle de lui-même, en brossant le portrait d’une nation avec une élégance rare, permettant ainsi au cinéaste de se focaliser sur la tension mise en place par son dispositif. Peu de protagonistes, de dialogues, de décors, une musique obsédante, il n’en faut pas plus. Juste un peu de patience et d’imagination et le récit délivre sa toute-puissance, dans les moments où l’on prend à peine le temps d’inspirer. En somme, The Wastetown fait simplement un état des lieux disgracieux de la société iranienne, à travers le spectre d’une cité urbaine, où dérive une femme prête à tout pour se défaire de ses chaînes, prête à tout pour ne pas devenir l’objet d’une mort programmée par son environnement. La perspective est foudroyante jusqu’au tout dernier plan."
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