J'ai toujours eu un faible pour les films qui jouent à combiner le documentaire et la fiction, alors découvrir le "Dunyementary", c'est juste génial. Ce film est la première production aboutit dans ce format très personnel à la réalisatrice : dans ce mélange de docu fictif, elle entrelace des éléments auto-biographiques et des archives inventées pour l'occasion.
Dans le film, Cheryl Dune interprète sa propre personne, Cheryl, qui se met en scène en train de documenter le documentaire sur lequelle elle travaille : mener l'enquête pour raconter l'histoire d'une actrice noire du cinéma hollywoodien des années 1930, créditée sous le pseudonyme de Watermelon Woman.
L'histoire se déroule à Philadelphie, durant la deuxième moitié des années 90. L'ambiance urbaine est très présente dans le film où Cheryl est souvent filmé dans la rue, sur les traces des lieux disparus de l'histoire lesbienne des années 30 et 40. Les dialogues avec son amie Tamara sont nature-peinture et on se croit téléporté dans un épisode des Gouines à suivre d'Alison Bechdel, à la différence que les protagonistes ne sont pas employées dans une librairie mais dans une boutique de location de films.
Ce qui est fascinant, c'est que Cheryl Dune a poussé le documentaire fictif jusqu'à créer des archives fictives. Car les archives existantes sur les actrices noires de cette époque ne sont pas accessibles à la réalisatrice qui a un budget restreint, elle va recréer des photographies et scènes de film dans un style "historiques".
J'ai l'impression que The Watermelon Woman, c'est la percée dans le cinéma étasuniens d'une réalisatrice noire lesbienne, qui met en abime son propre effort à travers un travail de mémoire sur les pionnières qui lui ont tracé la route.