Et tu marches, marches, marches...

A la suite du décès accidentel de son fils lors de la route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, un médecin américain va décider de faire la marche en hommage à cet enfant avec qui il a eu des rapports compliqués.

The way est avant tout une histoire de famille, car le projet a été initié par le propre fils de Emilio Estevez, ce dernier réalisant le film et joue le rôle de ce fils disparu, absent donc mais si présent, avec devant la caméra Martin Sheen. La marche vers Saint-Jacques-de-Compostelle est quelque chose qui me plairait bien de faire, faisant moi aussi de longues promenades, mais là, le départ à Camino nous explique que le but de la démarche est à trouver en nous, une raison profonde. Pour Martin Sheen, c'est finir ce que son fils a commencé, d'ailleurs il garde ses cendres dans une boite et en distille un petit peu à chaque arrêt, comme s'il faisait partie du voyage.

En tout cas, malgré des personnages secondaires parfois lourdingues, j'ai trouvé le résultat vraiment touchant, car on sent aussi qu'à travers cette marche, c'est aussi un deuil que fait ce père, et il va ainsi se retrouver, notamment à cause de ce que son fils lui reprochait, à savoir son confort qui l'empêchait de voir le monde. C'est très bien filmé, le réalisateur ayant réellement tourné cette marche dans l'ordre, jusqu'au final dans l'église, très beau moment, avec la musique comme seul réconfort. Même si j'ai tiqué sur le fait que la marche semble se faire très facilement, physiquement parlant, pour un homme de plus de 60 ans, qui ne s'est pas préparé, qui n'a pas l'air fatigué ; là, nous ne sommes pas dans The wild ou Les chemins noirs en passant par Antoinette dans les Cévennes, l'exactitude n'est pas ce qui intéresse Emilio Estevez. Mais plus son histoire (la sienne ?) à travers qui va, à travers la mort de son fils, se retrouver.