Darren Aronofsky fait partie de ces réalisateurs qui dérangent le public par la violence, souvent graphique de leurs films. En tant que bon psychopathe dans l'âme, j'attends chacun de ses films avec impatience. À la manière de Gaspar Noé, autre réalisateur connu pour ne faire aucun cadeaux à son spectateur, qui annonçait son premier film grand public avec “Vortex” mais dont la violence était surtout morale, c'est exactement ce que j'attendais de ce film. J'ai failli croire que ça allait ne pas être le cas car le film reste relativement calme et posé, mais comme dans “Requiem For A Dream” c'est à la fin que tout dérape vraiment. En effet, j'ai ressenti une certaine agressivité dans le dernier quart d'heure. Malgré toute la beauté et en quelque sorte la pureté du film, la fin m'a rappelé “Dancer In The Dark” car malgré son côté victorieux et triomphale, c'est une fin que j'ai trouvé brutale pour le spectateur.
Sans trop savoir pourquoi, j’aurais beaucoup aimé que le film se termine lorsque Charlie lance son ordinateur. Il y aurait évidemment eu une partie de l’histoire en moins, mais j’aurais trouvé ça cool. Finalement, la fin vient vraiment parfaire tout le reste donc ce n’est pas très grave.
On sait tous que Brendan Fraser est monstrueux dans son rôle, je l’ai d’ailleurs trouvé vraiment attachant, et même lorsqu’on dit toutes les horreurs possibles sur sa fille, il voit toujours le bon côté de la chose, et au final il a raison, ça fait réfléchir. J’ai trouvé que les scènes où on le voit manger ou simplement se lever sont filmées de manière vraiment monstrueuse, ce que je veux dire c’est qu’on a vraiment l’impression de voir un monstre dans ces scènes là, il fait parfois vraiment peur et c’est une bonne idée car il a cette image de monstre de lui-même et ça permet d’avoir une vraie représentation de la manière dont il se voit. Sadie Sink est vraiment forte également, alors que dans « Stranger Things » elle n'en était qu'à ses débuts, elle s’était déjà beaucoup améliorée dans « Dear Zoe » sorti en fin d’année dernière. Mais là, elle est clairement à son maximum, dans certaines scènes elle est détestable alors que dans d’autres elle est vraiment empathique envers son père, j’ai d’ailleurs fini en larmes. Proposer un huis clos au format 4/3 est vraiment une excellente idée je trouve, parce qu’en plus d’être enfermé dans l’appartement du personnage, on est également enfermé dans le cadre de l’image. On a ici affaire au meilleur film de 2023, vous pouvez toujours attendre « Oppenheimer », « Dune : Partie 2 » ou même « Barbie » si ça vous fait plaisir, mais on ne verra pas mieux cette année.