Quelle bonne surprise que ce film ! Je ne m’attendais pas à grand-chose, mais quelle claque ! Si l’interprétation des acteurs et notamment de Charlie, le personnage principal (en la personne de Brendan Fraser), tout comme le scénario surprenant, font partie des atouts du film, c’est surtout le traitement des personnages qui m’a coupé le souffle. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un film dans lequel les personnages étaient si bien développés : de la meilleure amie du personnage principal, au livreur de pizzas, on a l’impression que chacun a sa place dans cette histoire, et a quelque chose à nous raconter. Tous les personnages sont très difficiles à cerner tant leurs personnalités sont doubles : entre bienveillance vis-à-vis du personnage principal, et égoïsme ou opportunisme. Et le réalisateur joue constamment sur cette ligne tangible sur laquelle on a l’impression que tous les personnages peuvent basculer d’un côté ou de l’autre. On est tout le temps surpris de l’évolution, ou des choix d’un personnage. Quand on pense avoir cerné leurs caractères, on se trompe complètement, et on doute à chaque instant. Mention spéciale à Sadie Sink, qui joue Ellie la fille de Charlie, symbole de cette ambivalence caractérielle. Même s'’il y a, selon moi, un léger creux au milieu, le rythme du film est finalement assez bien tenu pour un huit clos dans un salon. Je trouve, par ailleurs, la fin plutôt bien écrite, et touchante. C’est assez rare d’éprouver autant d’intérêt pour tous les personnages d’un même film, et Darren Aronovsky y arrive brillamment. Je recommande complètement cette œuvre qui est une véritable leçon d’écriture.