The Whale faisait partie des films que j'attendais le plus pour 2023. Avec son succès à la Mostra de Venise, et sa bande-annonce profondément intriguante, je n'espérais pas seulement un grand film, mais aussi une expérience cinématographique hors du commun. The Whale m'a offert cette expérience, peut-être même avec plus de force que ce que j'imaginais.
Darren Aronofsky, réalisateur du film, a décidé de faire de son film un huit clos quasi-total, avec 99% de l'histoire qui se déroule dans l'appartement du personnage principal, un certain Charlie atteint d'une extrême obésité, au point d'avoir des difficultés majeures à se déplacer, à se pencher etc... Réussir un huit clos est loin d'être une chose aisée, mais ici c'est 100% réussi, car cet appartement est un véritable personnage de l'histoire. Il est le refuge, l'antre, de cet individu mi-homme mi-animal qu'est Charlie, et participe pleinement au déroulement de l'histoire. Il semble regorger de secrets, d'indices, qui permettront de désépaissir le mystère opaque qui plane sur le passé de Charlie. Ce lieu, d'une densité et d'une intensité phénoménales, est le théâtre sur lequel on assiste à la fin de vie de cet homme, cet homme qui a plongé pour devenir baleine.
Charlie est un personnage on ne peut plus unique, si fascinant, qu'on pourrait analyser pendant des heures. Si son appartement est le théâtre, Charlie est la pièce qui s'y joue, et cette pièce balance le spectateur, comme sur un bâteau de pêche lâché dans les eaux les plus tumultueuses. La force des émotions que j'ai ressenti pendant ce long-métrage résonne encore maintenant, alors que j'écris ce texte, plusieurs jours après le visionnage du film. Charlie suscite tant l'attendrissement le plus profond que la terreur la plus suffocante. La force d'attraction du personnage, la fascination qu'il procure, est complétement sidérante. Cela rend le film très lourd émotionnellement, très impliquant, et ce d'autant plus que ce personnage inspire la pitié et le dégoût successivement, et toujours avec puissance. Impossible de voir ce long-métrage à la lègère, tant il agrippe le spectateur à un personnage aussi troublant que Charlie, forçant le spectateur à ressentir des émotions sincères, de plus en plus fortes à mesure que le film progresse. Les personnages secondaires de l'histoire gravitent autour de lui, se succèdent les uns après les autres, se croisent parfois, il est le centre de leur univers, et le spectateur en fait justement partie. La puissance émotionnelle de Charlie, qui ne cesse d'augmenter alors que l'histoire se déroule jusqu'à une fin on ne peut plus déchirante, gardera une trace dans ma mémoire pour longtemps.
L'histoire se déroule ensuite parfaitement, les éléments qui permettent au spectateur de comprendre l'histoire parsèment le film de façon très intelligente, de sorte que le spectateur n'est à la fois pas laissé dans le flou le plus total, et à la fois qu'un mystère continue malgré tout de s'exercer jusqu'à la toute fin. Certains dialogues sont juste exceptionnels, ils sonnent très vrais et permettent encore plus au spectateur de s'identifier à l'histoire, de se poser les bonnes questions et de ressentir plus de choses. Les performances des acteurs sont toutes plus que parfaites, Brendan Fraser sortant bien sûr du lot. Finalement, The Whale fût réellement une expérience unique, tant au niveau visuel avec cette réalisation si particulière, qu'au niveau sonore avec cette bande-son sublime et immersive, qu'au niveau émotionnel avec ce personnage si spécial, cette incarnation de l'humanité dans toute son ambivalence, cette opposition si singulière entre une dévorante monstruosité, et une infinie empathie.
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