La sortie d’un film de Darren Aronofsky est, au moins pour moi, toujours un évènement. Avec rien depuis Mother! (2017 déjà), j’attendais donc beaucoup de celui-ci. Surtout que la carrière de Brendan Fraser était, depuis quelques temps, en sourdine. La composition qu’il nous offre ici est plus que magnifique, elle est prodigieuse. Même caché sous des tonnes de maquillage, de prothèses et d'effets numériques. Certainement le plus grand rôle de sa carrière. Déjà nommé à toutes les récompenses de l’année, j’en fait mon favori pour les prochains Oscars. Les seconds rôles ne sont pas en manque. Hong Chau est formidable (nommée aussi en second rôle féminin). Avec aussi la toujours impeccable Samantha Morton (pour au moins une scène magnifique) et les jeunes Sadie Sink et Ty Simpkins. Le film quant à lui est une réussite. Le réalisateur ne nous avait encore pas offert de drame familial intimiste. Celui-ci confine au mélo. D’entrée, on ressent de l’empathie envers le personnage, tout autant qu’il peut nous faire pitié ou faire de la peine. On est pris à la gorge, sachant assez vite que cela va mal se terminer. Adapté d’une pièce de théâtre (par l’auteur lui-même), on est certes devant du théâtre filmé, mais tellement bien fait. La patte du réalisateur est là. On suit la fin de parcours de ce professeur d’université obèse et malheureux en mal de rédemption avec une belle et grosse émotion. Certaines scènes sont plutôt drôles mais la plupart sont déchirantes, beaucoup pouvant aussi mettre très mal à l’aise. J’ai beaucoup pleuré. Et ce n’est pourtant ni larmoyant, ni pathos, ni manichéen. On en ressort sonné et on ne peut s’empêcher d’aimer ce personnage, avec ses failles ses défauts mais aussi ses qualités, qui a, peut être, réussi à faire la paix avec lui-même et avec ses proches avant de tirer sa révérence. Une fois de plus Darren Aronofsky frappe un grand coup et nous offre l’un de ses meilleurs films. Un film puissant, magnifique et bouleversant.