Je pensais voir un docu sur les mine de diamants, les chercheurs d'or et tout le tralala ! Quelle surprise !
Ce bon vieux Herzog dresse ici le portrait de deux hommes, l'un plus que l'autre. Les deux sont une mine d'or, un choix intéressant pour un documentaire. Ils ont des choses à dire, à partager. Cette scène où l'ingénieur nous raconte l'accident survenu 11 ans plus tôt vaut toutes les scènes spectaculaires du monde : il jongle habilement avec les mots, sait insérer ce qu'il faut de suspense sans jamais en faire trop et évite même de nous sortir une séquence larme. Herzog, de toutes façons, veille à ce que ça ne sombre jamais dans un tel misérabilisme : une seule fois le bonhomme se mettra à pleurer et ce sera coupé après 1 seconde.
Ce réalisateur a le don de filmer les choses le plus simplement. On a droit à quelques plans spectaculaires, grâce à la composition, grâce au contexte (la brume, les arbres, la chute), grâce à l'impressionnance du ballon. Mais le plus souvent, Herzog se contente de pointer la caméra vers l'appareil. Pareil pour tout ce qui les entoure : Herzog filme les petites choses comme s'il s'agissait de trésors. C'est amusant aussi de voir à quel point sa façon de faire des docu peut avoir un impact sur ses fictions. Durant le film, j'ai repensé à "Rescue Dawn" mais aussi à son "Bad Lieutenant : Port of Call". Et puis toujours cette forêt que Herzog filme comme personne d'autre, à croire qu'il est né là-bas.
Si le film m'a beaucoup impressionné, touché, ému, je dois tout de même avouer que ça ne va pas toujours aussi loin qu'on l'espérerait. Par exemple, le fait d'avoir deux personnages empêche de pleinement se consacrer à l'un ou à l'autre. On ne ressent pas un lien assez fort entre les deux hommes pour justifier leur présence à tous deux. Pour moi, le plus intéressant, c'est cet ingénieur qui mène ce combat contre lui-même, contre de vieux démons. Et puis cette capacité de passer du sérieux à la joie pure dès qu'il s'agit de voler (cette scène touchante où il fait semblant de voler). On est pas très loin de la folie d'un Kinski, le genre de personnalité forte qui ne laisse pas le réalisateur allemand indifférent.
Bref, "The White Diamond" est un petit documentaire tout simple, mais plutôt efficace.