Quel film curieux !
Pour la faire courte sans trop en dire, il s'agit d'un policier un peu bizarre qui débarque sur une petite île tout ce qu'il a de plus commun, venant de la part d'un certain "Jésus", et qui est à la recherche d'une fille dont personne n'a jamais entendu parler.
Pendant une heure et demie durant, le poulet va bassiner tout le monde avec son "église", revendiquant à tue-tête que les îliens sont des païens prêcheurs de faux dieux.
Bon alors déjà, heureusement qu'on est en 2015, âge de l'internet, sans quoi en 1973 je n'aurais strictement rien compris aux allégations de l'allumé en uniforme.
J'ai dû faire une pause durant le visionnage pour chercher des infos sur ce fameux "Jésus", pensant au début du film qui s'agissait d'une invention du réalisateur pour mettre du folklore dans son film.
Mais il n'en n'est rien !
Sachez donc qu'il existe vraiment un culte appelé "Christianisme", apparu durant l'antiquité, et qui a converti quelques âmes en peine à partir du moyen-âge en occident.
Si la possibilité que des personnes puissent croire en une autre existence que celles des vraies divinités qui régissent notre monde vous choque aussi, vous n'êtes pas au bout de vos surprises : ces hurluberlus sont également convaincus qu'il n'existe qu'un seul dieu !
La grosse marrade, pas vrai ?
Bref revenons à nos moutons, ce brave singe venu du continent va donc régulièrement balancer des indications concernant sa secte, à commencer par son concept de "mort" (Alors que le premier chiard venu sait pertinemment qu'on ne "meurt" pas, là encore j'ai bien cru qu'il s'agissait d'une erreur dans le script, heureusement qu'il y'a internet vous dis-je!), provoquant irrémédiablement la confusion dans l'esprit des gens normaux de l'île.
Alors ils font ce qu'ils peuvent pour essayer de raisonner le pauvre diable, mais le gars il lâche pas l'affaire, il continue de chercher sa gamine imaginaire, scandant à qui veut l'entendre qu'il soupçonne la contrée entière d'être au centre d'une machination visant à assassiner une innocente.
Comme s'il était possible de "tuer" une personne qui "n'existe pas", je me gausse.
Arrivé à ce stade, je pense que vous avez déjà vu le film ou qu'il vous importe peu de vous gâcher l'intrigue, le cas échéant je vous invite à quitter ces lieux et de vous lancer sans plus attendre dans le visionnage de ce film, mécréants !
La liste des inepties racontées par notre cher bonhomme au képi étant beaucoup trop longue, je ne vais pas vous en faire l'inventaire. Faisons plutôt un point sur le contexte.
La récolte de l'année précédente à été très mauvaise pour les pauvres habitants du coin, et il s'avère que le film prend racine à la veille du 1er Mai.
Je vous le donne en mille : oui, vous l'avez bien compris, un sacrifice au Dieu du Soleil est évidement nécessaire.
Comme tout un chacun le sait, plus la récolte a été pourrave, plus le tribu offert doit être conséquent.
Et c'est là que le bât blesse au niveau de l'intrigue je trouve, le réalisateur donne beaucoup trop d'indices en insistant sur le fait que l'année précédente avait vraiment, vraiment, été de la merde.
Il essaie de nous faire croire que c'est une petite fille va être offerte, alors que tout païen qui se respecte sait pertinemment que ce n'est pas une offrande suffisante en de telles circonstances!
Alors moi, évidement, j'suis pas né de la dernière pluie, quand le flic annonce au bout de 20 minutes qu'il est toujours puceau (à 35 ans, vu l'acteur), j'ai d'ores et déjà compris qui était l'heureux élu pour l'homme de paille.
En plus blague à part mais, en me renseignant un peu sur ce culte bizarre, j'suis tombé sur une certaine "Jeanne" adulée par sa petite bande, qui elle aussi avait déjà eu l'honneur de finir dans un brasier.
Qu'il vienne pas nous dire qu'il était pas prévenu !
Pour conclure, un film vraiment curieux, riche en instruction sur les croyances insolites du monde, et surtout un bel hommage à nos chères déités ancestrales du Soleil, du Feu, de la Mer, et de la Bite.