Remarqué grâce à son excellent "May", le cinéaste Lucky McKee s'attaque à l'univers très controversé de l'écrivain Jack Ketchum, avec "The woman", suite de "The offspring". Comme d'habitude chez Ketchum, la sacro-sainte image de la bonne famille américaine en prend un sacré coup, entre un patriarche autoritaire et violent se mettant en tête de domistiquer une sauvageonne (incroyable Pollyana McIntosh), une mère éffacée tout droit sortie des 50's (Angela Bettis, comme d'habitude impeccable), un fils de plus en plus séduit par le mal, une ado renfermée et mal dans sa peau... Seule la petite dernière fait preuve d'une certaine innocence. McKee et Ketchum pointent ici du doigt une course effrénée à la réussite totalement absurde, confrontant également deux univers finalement peu éloignés l'un de l'autre, le plus sauvage et immoral n'étant bien entendu pas celui que l'on croit. Véritable uppercut cinématographique, "The woman" est un film extrêmement rude pour les nerfs, qui a le mérite d'économiser ses effets, la mise en scène remarquable de McKee optant pour une horreur hors-champ pendant une grande partie du métrage sans que cela n'atténue en rien la puissance évocatrice de l'ensemble, jusqu'à un final cathartique où l'hémoglobine coule cette fois à flot, McKee et Ketchum transformant ce qui n'aurait pu être qu'un torture-porn de plus en véritable déclaration d'amour envers le beau sexe. Ne ratez surtout pas l'épilogue situé à la fin du générique, d'un bel onirisme.