Entretenant des apparences de père de famille modèle et de gentleman farmer, Chris Cleek (Sean Rodgers), avocat et petit bourgeois du Massachussets n'est qu'un sale con. Bête et méchant, sosie de Will Ferrell, il fait régner une sourde angoisse auprès de sa femme et sa fille aînée (toutes deux névrosées) et de son fils auprès duquel il s'implique et s'applique à lui transmettre tout son savoir-faire de sale con.
Lors d'une de ses parties de chasse en solitaire, au détour d'un fourré, Chris découvre puis observe une créature humaine, femelle, la gougoutte à l'air mais enduite de crasse et de boue. Cette Mowgli des bois (Pollyanna McIntosh, troublante) n'est pas coquette pour un sou bien que ses haillons lui aillent à ravir, elle n'est pas du genre à s'embarrasser de dentifrice, de déo ou d'un gel douche Dop amande douce.
Fier de sa trouvaille, ce sale con de Chris entend se l'approprier. Il capture la Noiraude dans un filet puis rapatrie son butin vers sa propriété cossue. Alors enchaînée par ses soins dans une remise du jardin, le sale con présente sa proie à Madame et ses progénitures à qui il confie le devoir de dresser et civiliser cette craspouille.
Dès lors, par les côtés et dans tous les sens, l'univers pseudo-policé du film part en couille à renfort de scènes perverses, mêlant torture et humiliation crescendo jusqu'à une conclusion démentielle, barbare, politiquement incorrecte et sanglante.
À travers son film et son scénario couillu, Lucky McKee écorche avec brio et audace les sacro-saintes valeurs vieillissantes de l'american way of life en partie grâce à des acteurs inconnus mais au taquet !