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Après Requiem for a dream, Pi ou encore The Fountain, Darren Aronofsky se pose dans les gradins pour réaliser un film coup de poing. Vainqueur du Lion d’Or à Venise, de 2 Golden Globes et très certainement d’un Oscar, The Wrestler est un immense film.

Randy Robinson alias Le Bélier est une ancienne star du catch des années 80. Vingt années passent et emportent avec elles la gloire de Randy. Pour continuer à vivre et payer sa caravane, il se produit encore dans quelques sales de gym de quartiers pour une poignée de dollars. Mais voila qu’après un match sanglant il est victime d’une crise cardiaque qui l’oblige à arrêter le catch s’il ne veut pas mourir. Seul dans sa triste vie, il décide alors de se ranger définitivement. Il prend un petit boulot dans la restauration, continue à voir sa seule amie, une streap teaseuse vieillissante, et tente de se réconcilier avec sa fille.

« Là où je m’en prends plein la gueule, c’est dans la vie »

Petit budget, réalisation simpliste, scénario kitch et casting vintage, Darren Aronofsky nous offre avec The Wrestler, une œuvre minimaliste à l’impact artistique gigantesque. Caméra à la main il suit son anti-héros à la manière d’un reportage à la téloch’. C’est la vie de ce mec, le catcheur loser, qui n’est plus que l’ombre de lui même. C’est un film sincère qui dévoile la réalité grinçante d’un héros devenu un vestige rongé par la solitude. Gonflé aux hormones, cramé par les rayons à UV, maculé de cicatrices, Randy Robinson est constamment filmé dans sa triste vie de monstre de chair. La caméra ne le lâche jamais, tremblante, elle l’accompagne, le suit de près, le montre saigner sur et en dehors du ring.

Mickey Rourke réussit un come back dans un film à la hauteur de sa prestation. Sa « gueule cassée » crève littéralement l’écran durant 1h40. Une prestation badass à couper le souffle. A l’instar de Stallone dans son Rocky 6, Rourke prouve qu’il n’est plus un acteur has-been. Il remonte sur le ring et grimpe, au sommet. C’est le film de sa vie. C’est la mise en abime de sa propre chute. Celle de l’acteur star des années 90, du beau gosse de 9 semaines ½ qui s’est ensuite tourné vers une carrière de boxeur avant de retrouver le cinéma, écorché physiquement par les opérations chirurgicales. Alors oui, l’Oscar 2009 du meilleur acteur pourrait revenir à Brad Pitt pour son rôle de Benjamin Button (dont je ferai la critique demain), mais pas après avoir vu The Wrestler. Pas devant ce poids lourd qui bouleverse les émotions par sa composition. Pas devant Mickey Rourke qui dans ce film, est magistral.

A signaler également les remarquables prestations d’une Marisa Tomei, belle et sensible, et d’une Evan Rachel Wood à fleur de peau.

Enfin, comment ne pas évoquer Bruce Springsteen qui signe de sa voix cet immense film avec une chanson magnifique. Victorieux d’un Golden Globe pour la meilleure chanson originale, il transpose à merveille la douce émotion qui nous accompagne tout au long du film. Et encore mieux, il vient se coller au sublime final venu s’incruster dans la liste des plus belles scènes de fin du cinéma américain
guillaumedri
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le 17 janv. 2013

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