Boutons d'acné, cocaïne, vélos et cloueuse automatique

Je traînais sur netflix et les affiches des comédies donnaient envie de se pendre. Et puis, je suis tombée sur ce film irlandais et, juste pour rire de cet accent si peu habituel, j'ai lancé le film, comme on lance "Madame Doubtfire" en scred.

Les premières minutes du film font un gros plan sur deux ados boutonneux (en mode relief montagnard) qui tchatchent à toute vitesse sur ce qu'ils feraient avec un bon gros tas de pognon. Ma pote me dit "vas-y, change, c'est naze" mais je sens le bon filon. Je dis "cinq minutes, pour voir, après, on change si tu veux". On n'a pas changé, et on a ri.

En fait, ce film, c'est celui que tu dois voir si tu veux un aperçu de la misère moderne (un peu comme dans la série "shameless") mais sans que ce soit mièvre ou larmoyant. On regarde un joyeux bordel où les idées les plus wtf flirtent avec le stéréotype le plus éculé du kéké en survet slip sourcil rasé qui crache pour faire genre et se balade en vélo volé. Le film se déroule comme une sorte de course poursuite doublée d'une sorte de chasse au trésor, on prend quelques claques visuelles au passage parce que c'est grandiose l'Irlande - bizarrement, il ne pleut jamais dans le film d'ailleurs- et puis on voit comment les gens se croisent maladroitement, se mettent sur la gueule, et parfois s'aiment quand même. J'ai trouvé que c'était un film qui parlait de manière assez juste de ces amitiés un peu particulières qu'on a parfois à l'adolescence, et dont certaines durent toute la vie.
Un film qui surprend, donc, si on le regarde sans s'attendre à rien, et en se laissant trimballer joyeusement par ces deux gringalets pas bien finis.