Un sujet en or. Un couple d'acteur vedette de feu (Vincent Price, Diana Rigg, parbleu !). Une troupe d'acteur aérienne (Ian Hendry, Harry Andrews, fichtre !)

Quel triste alchimiste pourrait obtenir de tels éléments un charme
légèrement suranné ?

De fait, devant la qualité des ingrédients, c'est bien du grimoire et du magicien que vient le côté un poil éventé. Et c'est on ne peut plus dommage. D'un moment inoubliable, on glisse à une comédie honnête parsemée de bons moments.
La faute à deux facteurs essentiellement, donc.
Un scénario un peu confus et pas toujours bien rythmé. Et surtout, surtout, une réalisation qui ne garde des années 65-75 que le côté esbroufe en oubliant ce qui faisait la marque et le sel des ces années uniques : les idées. Certaine scènes sont filmées avec les pieds et cela alourdit - oh que quel gâchis !- l'ensemble. D'ailleurs, après ce film, Douglas Hickox tâcheron sans grand talent, ne fera presque plus que de la (série) télé, et on peut le comprendre.

Parce que pour le reste... Quel matériau jouissif !
Vincent Price incarne Edward Lionheart, acteur adulé par les foules mais maudit des critiques qui décide, après un suicide raté, de se venger de ces mêmes critiques, le cercle des journalistes de théâtre du tout Londres : les bons moments sont potentiellement légions. Encore mieux, ses meurtres vengeurs suivent une trame prestigieuse : les morts violentes que l'on trouve dans les pièces de Shakespeare, et dans l'ordre où l'acteur les a joué lors de sa dernière saison d'activité !
Si j'ajoute à ce point de départ gouteux le fait que le vieux cabot est assisté de sa fille qui prend les traits délicieux (même si souvent grimés) de Diana Rigg, vous vous rendez compte à quel point il y avait de quoi se délecter !
D'où cette impression à la fois agréable et déceptive.

Vous aurez compris que compte-tenu du sujet du film, je me garderai bien d'en dire trop de mal (et d'ailleurs même si je l'avais trouvé tout pourri) : j'aurai eu trop peur que son scénariste, s'il est encore en vie, ou son réalisateur ne viennent m'occire au détour d'une allée sombre pour me faire ravaler mes paroles.
Ah, non, ils sont morts tous les deux.
Ne resterait alors que la somptueuse Diana et là... faut voir.
Subir les derniers outrages par la belle ne serait pas si désagréable.

Hmm. Je vais peut-être réécrire ma critique.
guyness

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