Premier long métrage de Naji Abu Nowar, Theeb fait partie des films sélectionnés dans la catégorie "Cinéma du monde" de la 17éme édition de l'Arras Film Festival.

Se situant durant la Première Guerre mondiale, nous suivons le périple d'un jeune garçon d'une tribu situé dans la Péninsule Arabique. Du quotidien de cette communauté, en passant par la traversée de plaines désertiques, jusqu'à la destination finale, le parcours de Theeb ne sera pas de tout repos.


On est rapidement happé par l'univers dépeint par l'auteur. Ce dernier prend le temps de nous présenter le quotidien de la tribu aux travers les yeux d'un jeune garçon téméraire. On prend facilement nos marques dans ce rythme de vie simple, mais fascinant. Cet envoûtement s'exercera aussi sur les immenses paysages désertiques que vont traverser nos personnages. Cette nature implacable ne sera pas qu'un simple décor, mais aussi un acteur ayant une influence sur le comportement des hommes. La soif, la chaleur, l'isolement impacteront les rapports humains.


L'œuvre est à l'image du voyage entrepris, c’est-à-dire lent. Pour autant, aucune longueur ne se fait ressentir. Ce rythme fournit un aspect réaliste sur ce qui se déroule sous nos yeux et nous permet de comprendre la solitude qui entoure ces itinérants. De plus, cette lenteur laisse le temps aux protagonistes de se dévoiler et d'évoluer grâce à leurs interactions.

On touche ici un point essentiel de l'œuvre, l'aspect humain du récit est l'intérêt principal. D'une part, nous avons cette odyssée initiatique pour le jeune Theeb qui va devoir s'affirmer au fil du film. D'un autre côté, il y a cette analyse sur l'arrivée des technologies occidentales entrant en conflit avec les coutumes ancestrales des tribus de la région et des conflits que cette dualité a entrainé. Cet aspect est d'ailleurs le moteur de toute l'intrigue. Cette révolution industrielle, durant cette époque coloniale, couplée à une volonté de domination sur l'ennemi en pleine Première Guerre mondiale va être la cause du départ des deux frères pour une raison qui leur sera inconnue.


On se laisse ainsi porter par l'œuvre, totalement hypnotisé par ce qui se déroule dans ces vastes décors silencieux. On peut noter aussi la récurrence de certains éléments permettant de capter l'attention du spectateur. Par exemple, le mystère entourant la boîte en bois de l'anglais est nourri via les multiples tentatives de Theeb pour l'ouvrir. Le puits est un élément crucial dans le récit parfois lieu de vie et, à d'autres moments, de mort. Ces éléments permettent de maintenir l'attention du spectateur tout au long du voyage.


Au final, Naji Abu Nowar nous offre un dépaysement total pour mieux comprendre comment l'arrivée des technologies du début du XXème siècle ont profondément changer les relations diplomatiques des pays orientaux. Pour un premier film, Theeb est une belle réussite !

tzamety
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le 10 nov. 2016

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tzamety

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