Fantastique au sens littérale ou littéraire ?

La note est arbitraire


Vu dans les meilleurs conditions possible, à la place parfaite dans une bonne salle de cinéma presque vide (malheureusement pour ce film ..).


je l’attendais beaucoup, et je n’ai pas eu de déception à l’égard de cette œuvre. J’ai regardé et apprécié tout les plans, je me suis imprégné de l’ambiance, j’ai eu des frissons, j’ai été perdu. Entre la Perception du personnage, et la déformation des sons et des espaces, où se situe la vérité. Constamment balancé entre l’envie de croire au surnaturel ou à de malencontreuses succession de coïncidences, j’ai suspendu les enjeux et me suis laissé porter.


Mais une fois dehors, refroidis par la température ambiante et par le dénouement du récit, une question me viens : « qu’es que ce film a voulu me raconter au juste.. » entre métaphore sur la sexualité, prise de position par rapport au divin, ou témoignage d’une maladie s’apparentant à l’épilepsie, on ne sais quoi penser. Je retiens surtout une alchimie intense entre deux êtres, avec une manière de filmer les corps et les sens pas si anodine que ça. Un flirte avec le fantastique grandissant durant la durée complète du métrage, qui atteint son paroxysme ou débouche sur une déception (personnellement impossible de me situer, je suis à la fois ravie et déçu). Et enfin un dernier plan des plus banal, et pourtant des plus original pour conclure (cinématographiquement parlant), nous montrant une sorte de retour à la vie simple et classique, dépourvue d’identité.


C’est ce dernier plan sur lequel je bloque, un dénouement pareil n’est pas à la hauteur du film, il y a forcement une intention derrière ce plan mais de là à savoir laquelle…


Quoi qu’il en sois Thelma me laisse donc dans une brume épaisse, impossible de réellement prendre le film par un bout précis, il forme un nœud a la fois clair et hypnotisant pour les sens, mais dès que j’essai d’y réfléchir, il en devient étrange et perturbant.


Possible que le film sois juste raté et que je fantasme tout ceci.. Mais la manière d’aborder et de confronté les croyances, de brouiller les pistes sur le réel et l’irréel, et de finalement perdre personnages et spectateurs dans un monde au allure trop normale me fait me demander si il ne cacherait pas quelque chose d’assez intéressant sur la perception des réalités.


Tout le monde auraient une vision propre, rien ne serait définit que par la subjectivité, qu’on soit chrétiens cartésiens où que sais-je encore. Le monde serait construit uniquement par des perceptions diffuses et différentes. Ont façonneraient alors simplement notre réalité là où il nous ai le moins difficile d’admettre et de penser. Tout le monde suivraient alors sa propre vision car il est plus facile de se perdre dans le « vrai » que de déconstruire son mode de penser. Tout le monde forme alors une foule allant dans toutes les direction sans vraiment savoir ni comprendre pourquoi. Pensant connaître sans saisir la globalité. Même le personnage de Thelma pour qui on pourrais croire que sa vision prévaut, dans un plans où tout se déplace sous forme d’électrons libres, la direction que prend Thelma, même si sa route paraît plus droite et son pas plus convaincu, reste floue. Le fait est qu’on ne vois pas sa destination, mais simplement sa manière de marcher.


C’est en ce sens que j’ai cette sensation : Thelma ne dévoilerait rien, il ne ferait que creuser l’écart des perceptions.

Haiirounin
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le 24 déc. 2017

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