Un film sur le déni du désir et ses conséquences mortelles.
Cette parabole du passage à l'âge adulte, mystérieuse et maladroite, raconte les difficultés d'une adolescente très pieuse à s'autoriser ses pulsions. En tentant de les maîtriser, ou plutot de les censurer, elle déclenchera des phénomènes paranormaux qui feront courir un danger mortel à son encourage.
Inégal et parfois hésitant dans son propos, le film offre plusieurs fulgurances visuelles lorqu'il bascule dans le fantastique. On aurait aimé un peu plus de séquences transgressives et charnelles dans ce conte norvégien un peu trop conscient de lui même, caution intello oblige afin d'être taillé pour la sélection officielle très select du Festival de Cannes. Plus de folie comme ses cousins danois Windng Refn et VonTrier aurait rendu le film moins plat. Mais sa noirceur froide et dérangeante illumine le dernier tiers du film, qui cristalise comme rarement certaines peurs parentales de façon inattendues et terrifiantes. S'enfonçant lentement vers une résolution oedipienne violente surnaturelle, ce conte saphique parlera à ceux qui n'y chercheront pas une interprétation en béton. Apprendre à accepter le mystère.
Plus Jung que Freud, Joaquim Trier n'atteint pas les precedents sommets de Oslo 31 Aout et Louder than Bombs, mais réussi à ensorceler grâce à ses jeunes deux actrices, ses sublimes séquences cauchemardesques et une superbe photographie.