On m'avait promis que j'allais aimer Thelma & Louise, mais en réalité j'ai adoré !


L'histoire de ces deux femmes qui, à partir d'un incident dramatique, vont voir leur destinée changer est d'une intensité remarquable. Taxé de féministe dans le mauvais sens du terme (si tant est qu'il y en ait un), le film met en effet en valeur deux femmes devenues fortes un peu malgré elles, chose (trop) peu courante au cinéma. Alors qu'elles ne s'en rendaient pas forcément compte, le presque viol a créé chez elles un déclic et les a décomplexées. Dorénavant elles ne se laisseront plus faire et prendront leur vie en main. Finie la vie de femme au foyer soumise aux volontés de son mari, finie la vie de serveuse dans un Diner. Thelma & Louise, contraintes par un concours de circonstances de bousculer leur plan et de s'émanciper, démarrent une course vers l'avant à l'issue incertaine. Une chose est sure pour elles, pas de marche arrière possible.
Une des forces de ce film est sa capacité à faire preuve de nuances. En effet, souvent les films à charge contre les hommes oublient que nous ne sommes pas tous identiques. Les personnages de Hal et Jimmy sont la preuve que tout espoir n'est pas perdu et que certains hommes valent encore le coup (ouf !). A travers les autres personnages masculins, Ridley Scott dénonce une société bien trop machiste qui exploite ou déprécie les femmes, parfois même inconsciemment.


Thelma & Louise n'est pas qu'un road trip, un récit d'aventures. C'est un film sur l'émancipation de deux femmes qui ne réalisaient pas qu'elles n'étaient pas libres. Si mes souvenirs sont bons, c'est lors d'une discussion avant qu'elles ne s'occupent du cas du policier qu'elles prennent conscience de leur nouvelle liberté et des possibilités qui s'offrent à elles.
Bien servi par des paysages magnifiques et une BO géniale composée par Zimmer, alternant les moments dramatiques, les moments épiques et d'autres presque comiques, le film de Ridley Scott nous fait passer par toute une palette de sentiments.


Enfin un mot sur le casting: Susan Sarandon et Geena Davis sont impériales, et je dois dire que c'est la première fois que je remarque la beauté de cette dernière qui rayonne sur le film. Les seconds rôles, tous masculins (à l'exception de Lena la serveuse) sont aussi au rendez-vous. Ridley Scott a toujours su les soigner et les acteurs se montrent sous un très bon jour, en particulier Michael Madsen. On notera aussi le jeune Brad Pitt dans un rôle qui lui va comme un gant et qui lancera sa carrière pour de bon.


Un grand film.

Créée

le 10 oct. 2014

Critique lue 424 fois

12 j'aime

Jake Elwood

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