https://www.youtube.com/watch?v=MPDgUaYrXc8
Terminé le triste simulacre de poussière et de frustration, se taire, baisser les yeux.
Maintenant la vie peut commencer.
Louise et Thelma, c’est l’amitié flamboyante, définitive, scellée dans la douleur.
Une histoire d’amour platonique qui nique toutes les conventions, enfantée avec la liberté comme promesse, longtemps fantasmée, échappée de la boîte qui l’emprisonnait et qu’elles n’osaient même pas regarder, de peur, sans doute, de s’y brûler les ailes.
Aujourd’hui, elles caressent le velours de son écrin, en la contemplant s’envoler dans le ciel.
Un rêve fou pour celles qui n’y ont pas droit, loin des châteaux de cartes, fou comme un cheval sauvage qu’on voudrait entraver. Un canasson de colère, traqué et qui galope à perdre haleine, sans même un regard en arrière, droit devant et file aussi vite que le vent, l’écume de mousse blanche qui gonfle au coin de ses lèvres tuméfiées.
Ne jamais s’arrêter, sous peine de ne jamais repartir.
De ruades en accalmies, et quand il se cabre parfois, on dirait qu’il danse. Il tourne, tourne et tourne encore, aveuglé par l’odeur de l’échappée-belle.
Périple délesté des soumissions, le pli pris par les années d’allégeance aux mâles dominants, enfin repassé par le bras de cette alliance sacrifice.
Vois-tu cette fin ? Arrêtée sur une image fixe, presque paisible après le feu et le sang. Un cliché, comme un polaroid de cet instant précieux où deux anges suspendus épousent le firmament. Comme une photo de mariage, préambule à la chute certaine.Elles flottent mais ne tombent pas, unies pour l’éternité dans cet élan figé. Puisque après avoir goûté à cet alcool, saoulées par ce voyage sur le souffle qui nettoie tout, sans entraves, elles savent, dans un regard qu’elle partagent, que rien ne sera jamais plus comme avant.