There Will Be Blood. Le titre est à l’image du film, puissant. Le réalisateur, Paul Thomas Anderson, nous immerge dans les pérégrinations d’un chercheur d’or, Daniel Plainview, interprété par un Daniel Day-Lewis au sommet de son art. Mais ici, point de simple métal jaune! Daniel a eu la fièvre de l’or dont l’éclat a toujours fait tourner la tête de ceux qui en avait, tout comme ceux qui le cherchaient. Cette fièvre a d’ailleurs failli lui coûter la vie. A présent, le prospecteur cherche l’or noir, le pétrole. Ce liquide épais, qui est encore présent jusqu’en surface dans des régions de la Californie où il suinte du sol.
Daniel Plainview se révèle être un homme dur, intraitable, égocentrique et sans scrupules. Utilisant, par exemple, son fils adoptif H.W. Plainview, comme arme pour attendrir les fermiers dont il veut racheter les terres pour y forer. Le prospecteur semble être tout puissant, mais un obstacle va se dresser sur sa route. Cet obstacle, Paul/Eli Sunday, dont le père s’est fait racheter ses terres par Daniel, a revêtu les habits de pasteur, prêche de façon éloquente, et use aussi de ses atouts pour profiter de la crédulité de la populace. Cette lutte, loin d’être manichéenne, durera jusqu’à la fin du film, quinze ans après leur première rencontre.
Daniel Day-Lewis, le regard fou, l’attitude déterminée et la moustache virile fait fortement penser au personnage de Bill the butcher dans Gangs of New-York. Paul Dano est bluffant dans son rôle de Paul/Eli, dont la jeunesse, l’éloquence et la ruse lui permettent d’affronter et de tenir tête à Plainview.
There Will Be Blood est un film couillu où les femmes sont exclues et où les bons sentiments sont profondément enfouis. Finalement, la scène où Plainview montre enfin un visage humain, lorsqu’il voyage en train avec H.W bébé sur les genoux, est certainement l’une des plus belles du film.