Un slasher dans un camp de thérapie de conversion, c'est une idée tout aussi bonne que bancale (surtout aujourd'hui où tout et n'importe quoi peut être sujet à polémique) et c'est malheureusement une idée qui n'est pas assez exploitée ! Réalisé par John Logan et sorti en 2022 sur Peacock avait tout pour réussir, surtout venant d'un scénariste aussi bon. Et on sent la volonté d'ailleurs de reproduire cette ambiance slasher très 80's avec cette atmosphère "Vendredi 13" forcément (ce qui est d'ailleurs un des premiers films de Kevin Bacon) mais également, entre autres, "Sleepaway Camp" et ceux qui ont vu ce dernier comprendront pourquoi la comparaison est particulièrement intéressante. Sauf que je parle du slasher depuis tout à l'heure parce-qu'on nous vend le film comme tel alors ce n'en est en réalité pas vraiment un. Effectivement, hormis la scène d'introduction simple et efficace et la toute dernière partie (d'une dizaine de minutes, on ne va pas se mentir), le reste, c'est du drame sur la thérapie de conversion. Et je n'ai rien contre, c'est également un très bon sujet, d’autant plus effrayant qu'il rejoint la réalité, mais le film n'a pas su mêler ces deux éléments correctement. C'est-à-dire que si j'ai envie de voir un film sur les thérapies de conversion, je regarde "Boy Erased" qui fait d'autant plus peur qu'il en est dix fois plus réaliste ou alors "But I'm a Cheerleader" pour rire amèrement avec le film tant ce dernier met en avant l'absurdité des thérapies de conversion. Ici, on est dans un entre deux, le film tente de faire de la fiction avec ces éléments de slasher pur et d'y inclure une sorte de partie dramatique avec cette histoire de thérapie mais les deux ne vont jamais ensemble, contrairement encore une fois à "But I'm a Cheerleader" qui avait réussi à mixer humour et drame et c'était un pari ô combien risqué sur ce genre de sujet. Ici, on sent que le film est toujours trop timide, qu'il n'ose jamais aller jusqu'au bout de ses idées pour d'ailleurs nous offrir une fin très mauvaise. En fait, le film donne cette impression de ne jamais sur quel pied danser et quelle morale donner à tout ça, ce qui rend la fin complètement fade en plus de revenir soudainement dans le slasher, comme pour dire "si, si, vous avez vu, on est dans un slasher hein". Même si "They/Them" possède donc beaucoup de défauts, tout n'est pas à jeter ; le film parvient à être effrayant ou du moins à installer une ambiance inquiétante dans sa partie thérapie de conversation mais ne vous attendez pas à un slasher.