Adapté du roman éponyme de Mishima, le film de Kurahara est un petit chef d'oeuvre torride, d'où le désir et le goût du sang, ils vont bien ensemble, exsudent. L'histoire rappelle vaguement celle de Lady Chatterley. Une jeune veuve vit, et couche, avec son beau-père et d'autres membres de la famille (avec lesquels elle ne couche pas). N'empêche que c'est le jardinier qui affole ses sens et qu'elle lorgne sans vergogne. Inutile de préciser que tout cela finira mal. Très mal. La mise en scène est époustouflante, inventive au possible (un dialogue trop lointain pour être entendu, s'inscrit sur l'écran), les travellings épousent les mouvements des personnages, les discussions enflammées au cours des repas sont filmées à hauteur de chandelier etc. Et puis, l'héroïne, c'est Ruriko Asaoka, fracassante de beauté, perverse polymorphe à la sensualité dévastatrice. De quoi avoir le souffle coupé !