Après Iron Man et Hulk, le Marvel Cinematic Universe fait entrer un nouveau héros dans la danse : Thor. Quand on pense à ce nom, on pense forcément au dieu nordique du tonnerre, mais il fait aussi partie des héros emblématiques des comics américains et l’univers Marvel. Dans leur volonté de mener au futur Avengers, les studios Marvel ont adapté les aventures du héros asgardien avec Thor, réalisé en 2011 par Kenneth Branagh.
Après avoir traité de la problématique de l’héroïsme dans Iron Man, puis de la monstruosité et de nos maux intérieurs dans L’Incroyable Hulk, nous voici donc confrontés à un dieu, ni plus ni moins. Dans son royaume lointain, il est un guerrier certes plus fort que les autres, mais tous les asgardiens ont la capacité à développer des facultés extraordinaires. En revanche, pour les terriens, c’est une véritable divinité, grâce à sa force surhumaine et sa maîtrise du tonnerre. Alors que les précédents films s’avéraient relativement terre-à-terre, avec des personnages humains ayant développé des facultés grâce à la science et aux technologies, Thor s’aventure vers quelque chose de plus fantastique, brisant les frontières de l’espace, creusant la thématique des croyances et de la frontière entre rationnel et irrationnel.
Thor est un film très shakespearien dans son déroulé et dans les relations qu’il crée entre ses personnages, notamment en ce qui concerne le personnage de Loki, sans aucun doute le plus gros point fort du film. Avec lui, il est impossible de savoir sur quel pied danser, c’est un homme à la fois brisé et délaissé, mais aussi plein de perfidie et auquel il est impossible de faire confiance, car il profitera toujours de la moindre occasion pour faire preuve de fourberie. Le personnage de Loki permet d’éviter une structure narrative trop linéaire et de proposer quelques pièges pour tenter de brouiller les pistes.
Bien que le personnage de Thor, par son statut de dieu sur Terre, semble le différencier des autres personnages du MCU, son traitement présente quelques similitudes avec celui d’Iron Man. Comme ce dernier, il fait preuve d’une grande confiance en lui, il est arrogant et expéditif, il agit plus qu’il ne réfléchit, et c’est ce qui cause sa perte. Ici aussi, il doit de nouveau faire ses preuves pour se montrer digne de son statut, retrouver son honneur et montrer qu’il fait preuve de sagesse pour régner, car être un roi n’induit pas que faire preuve de force, mais aussi d’intelligence. Et c’est en devenant humain, en comprenant les problématiques et la faiblesse de ces derniers, qu’il comprend sa responsabilité et puise sa véritable force.
Thor fait la part belle aux visuels multicolores, parfois relativement ostensiblement synthétiques, mais à la beauté certaine. On reste dans un univers très cadré, mais Thor apporte un peu de nouveauté avec ce héros différent, pour montrer une autre facette de l’héroïsme. On retient également un méchant intéressant, qui apporte de la profondeur à l’histoire et sème le doute chez le spectateur, même si le scénario reste relativement classique.