(C'est vrai quoi. Un véritable messager entre les dieux et les hommes)
Les circonstances étant ce qu'elles sont (voyage en train, soirée avec enfants), je me suis farci quelques films de super-héros ces derniers jours. Et force est de constater que Thor se détache du lot, et pas forcément pour les raisons attendues.
Là ou des "Priest" ou "Captain America" remplissent (sans doute) un cahier des charges techniques (effets, scènes d'action) ils pêchent totalement dans le fond (les valeurs véhiculées, religion pour l'un et patriotisme pour l'autre) et la forme: systématisme des séquences, absolue platitude du scénario, exploitation épuisante des recettes qui confère à ces productions un ennui épais.
Il souffle au contraire sur ce Thor un vent de fraîcheur inattendu.
Et s'il est vrai que les décors (super kitchs), les effets (parfois confus) et les combats (sans intérêts particuliers) sont tout sauf impérissables, c'est bien ailleurs qu'il faut chercher le fun du film.
La mythologie nordique enlève un poil de lourdeur à l'éternel mécanisme du-héros-qui-découvre-sa-nouvelle-puissance-et-se-forge-un-costume... Seul Superman a emprunté ces traces-là auparavant. Du coup, les scènes du jeune catcheur bodybuildé fou qui apprend à faire avec son absence de pouvoir dans un monde étranger sont plutôt réussies (sans être, je vous l'accorde parfaitement originales). Le 'je veux un cheval", par exemple, est assez jouissif.
Et sans aller jusqu'à aller parler de drame Shakespearien comme ont osé le faire certains critiques "sérieux" (je veux dire professionnels) sous prétexte que c'est l'ami Brannagh qui l'a mis en scène, les tensions familiales sont plutôt agréables à suivre.
Et puis bon, je dois dire que le vieux fantasme du "regarde comme en fait je suis trop fort" devant sa meuf enamourée est pour une fois assez réjouissant. L'impression furtive de retrouver ses 13 ans acnéiques... (Et puis c'est Natalie Portman en face, ça aide...)
Cela dit, toutes ces considérations sont bien fragiles. J'étais peut-être juste bien luné.