Le virus Marvel m’a pris alors que j’étais tout mino, genre dans les dix ans. J’avais un duo de cousins qui crêchait à Bourg-en-Bresse, qui avait toute une brassée de Spiderman et tous les numéros des Vengeurs consacré à la Guerre Secrète. Outre le fait que je vénérais ces cousins bien plus âgés que moi, de trois et quatre ans, je mettais la politesse de côté quand on les visitait, pour me précipiter vers leur carton rempli des précieux magazines que je lisais et relisais à l’infini. Tout ça pour dire à quel point je suis totalement subjectif lorsqu’il s’agit d’adaptations cinématographiques de l’univers Marvel, ça représente pour moi la réalisation d’un fantasme, me dire juste un instant que Spiderman existe !
En fait, je prends grosso modo mon pied dès qu’il y a un super-vilain bien abject et cruel qui s’en va faire le gros pas beau avec plus faible que lui. Là, mon sang ne fait qu’un tour et c’est presque une libération lorsque surgit le super-héros presque invincible (mais avec quelques fêlures inside) qui va lui mettre la branlée de sa vie. Alors me revient toujours cette phrase du philosophe Inconnu, Didier Bourdon, dans sa merveilleuse adaptation de la vie de Jésus j’ai nommé Jésus II, Le Retour : « Maint’nant ça va chier ! ». Plus c’est manichéen, plus j’aime, je vide toute ma testostérone dans des combats du Bien contre le Mal. Plus le Bien est bien et plus le Mal est mal, plus je prends mon pied.
Thor est fait pour moi, grand, blond et fort, très fort même avec un petit côté sale gosse pas pour me déplaire. Côté force lui et son marteau se posent là, je rêve d’ailleurs d’un combat dans lequel il affronterait Superman, on pourrait en profiter pour leur demander de démanteler nos vieilles centrales par exemple. Alors, même si les trente premières minutes de ce Thor sont totalement soporifiques, le film part ensuite dans une magnifique baston générale ou le gigantesque fait dans le toujours plus. Les limites n’existent pas et tout se résume en une devise : « plus fort, plus fort, plus fort » ! Bien sûr, Thor n’est pas une lumière et on se marre bien devant les gros plans sur ses tablettes de chocolat, lorsque le dieu se passe de l’eau sur la tronche mais bon, faut bien attirer les demoiselles sur ces films.
Par contre, Nathalie Portman est toujours aussi amoureuse de moi…non en fait, c’est l’inverse, j’ai rêvé un instant...tant pis. Elle fait par moment bien penser à la reine Amidala lorsqu’elle se balade à Asgard et reste toujours aussi convaincante dans à peu près tous les rôles qu’elle incarne. Je passerai très vite sur Chris Emsworth qui conduit bien mieux une F1 qu’il ne manie le marteau mais bon, je l’ai jamais vu bricoler chez lui le dimanche alors je peux pas trop dire non plus… Je reste par contre toujours scotché par Tom Hiddleston génialissime en Loki, on y croit totalement, qu’il joue le demi-frère barré et ironique, le fils qui veut venger sa mère ou encore le traitre perpétuel, au final un personnage qui ment tout le temps et à tout le monde. L’acteur est excellent et le personnage lui doit absolument tout, Thor sans Loki serait très pénible à voir, mais je n’ai toujours compris comment la toute fin est possible, si quelqu’un peut m’éclairer, j’ai dû louper un truc pourtant je n’ai pas fait de pose pipi.
C’était bon en somme même si pas transcendant, le contrat est rempli et c’est bien là l’essentiel. Je me suis détendu le string et j’ai pu évacuer mon trop-plein de virilité animale (j’en ai, et oui mesdames…), ce n’est pas pour autant le genre de film que je vais attendre avec la même impatience que le prochain Eastwood, mais bon, quand on a besoin d’un petit retour aux fondamentaux d’une morale bien binaire et sans nuance comme seuls les U.S.A. savent nous en donner, Thor, Le Monde Des Ténèbres est un petit remède fort efficace.