Eh bien, si c’est de la couleur dont nous avons besoin, apportons l’arc-en-ciel.
Même pas drôle !
Taika Waititi après avoir réalisé le troisième opus des aventures de Thor avec "Ragnarok", revient pour un quatrième épisode qui signe le 29e film pour le Marvel Cinematic Universe avec "Thor: Love and Thunder". Un long-métrage pas loin d'être catastrophique et auquel on pouvait s'attendre juste à partir de son titre kitsch ''Amour et Tonnerre'', annonciateur du ridicule spectacle à venir. L'histoire prend place après les évènements d'Avengers: Endgame où pour rappel, Thor a rejoint Les Gardiens de la Galaxie dans une aventure de l'espace où celui-ci va se repayer une santé pour mieux les quitter aussitôt (pourquoi avoir rejoint les Gardiens ?) après le retour très bref d'un personnage que j'avais totalement oublié : "Sif" (Jaimie Alexander) en mode manchot, qui va avertir le Dieu Asgardien du nouveau danger qui l'attend avec Gorr, le Boucher des Dieux. Voilà Thor embarqué dans un nouveau périple qui a tout d'une fan-fiction pour ados articulée autour d'un triangle amoureux entre Thor, Mjolnir et Stormbreaker, auquel s'ajoute un quatrième bourreau des coeurs avec la foudre de Zeus : Thunderbolt. Une aventure qui va au-delà de la bêtise avec sa formule scénaristique vide de logique pour une histoire idiote jonchée de scène de remplissage entièrement axé sur une comédie presque ininterrompue en imbécillité avec un humour qui donne l'impression d'avoir été écrit par un gosse.
Des blagues encore des blagues positionnées sur des dialogues puérils qui transpirent de naïveté au point de rendre l'expérience terriblement confuse. En découle une menace qui tombe à plat à la moindre tentative de tension tant la légèreté domine, ainsi que des personnages auprès desquels il est difficile de s'investir et de s'inquiéter. Les rares intrigues intéressantes sont balayées d'un revers de la main comme avec l'introduction de l'attraction principale du film à savoir Jodie Foster... pardon... "Jane Foster" (Nathalie Portman), en tant que Mighty Thor, qui revient huit ans, sept mois et six jours après sa séparation avec Thor. Jane se retrouve dotée du pouvoir du Dieu de la foudre car des années plus tôt, Thor avait demandé à Mjolnir de prendre soin de Jane s'il n'était pas là pour la protéger : « de qui se moque-t-on ? ». Les scènes d'action sont plus ou moins énergiques mais manquent de consistance, d'impacts et de poids à l'image du récit. Le film est tellement détaché que la plupart des scènes semblent forcées, si bien que la confrontation finale se métamorphose en une immense blague avec Thor qui transforme des enfants en mini-Thor avec pour marteau des ours en peluche qui tire par les yeux de la foudre. Un gros foutage de gueules qui va au-delà du mépris, allant jusqu'à détruire l'intention dramatique autour de la mort d'un personnage ''important'' qui vient à disparaitre dans un désintérêt absolu.
J’appellerai la hache quand tu appelleras le dentiste.
Les points positifs de ce film se retrouvent dans l'élargissement de son univers avec des nouveaux mondes explorés comme avec Omnipotence City, le royaume de tous les Dieux peuplant l'univers, ou encore le Royaume des Ombres avec son contraste en noir et blanc qui favorise une ambiance visuelle particulièrement convaincante. La cinématographie est plutôt efficace avec un mariage de couleurs étonnant où on emprunte essentiellement des couleurs kitsch que l'on vient perdre sur une colorisation bien plus sombre dans une mouvance qui tente de s'approprier un esprit horrifique appréciable. Un drôle de mélange qui sur l'aspect technique fonctionne même si on peut regretter des effets spéciaux pas toujours au point. De nouveaux personnages s'invitent à commencer par Zeus, le Dieu des Dieux, chef d'Omnipotence City. Incarné par Russel Crowe, je dois dire que le personnage me laisse terriblement partagé. Si le comédien m'a particulièrement amusé de par son attitude inattendue où il est davantage concerné par une future orgie que par sauver le monde, le fait de le réduire à une simple plaisanterie vient annihiler le moindre potentiel autour de celui-ci. Si bien, que lorsqu'on le voit apparaître lors de la séquence post-generique pour nous vendre la prochaine menace pour Thor dont il veut se venger avec l'introduction de son fils "Hercule", une seule pensée nous vient en tête : « on s'en bât les cacahuètes ! ».
Chris Hemsworth pour Thor donne une interprétation calamiteuse que je mettrai sur le dos de la direction d'acteur car c'est une critique que je peux tenir sur presque tous les comédiens de ce film. Une attitude continuellement joviale et ironique où celui-ci est clairement devenu un idiot absolu incapable d'être réellement sérieux. Lorsqu'on le compare au premier film Thor on s'aperçoit que la différence de personnalité entre les deux est abyssale. Le retour de Jodie Foster... décidément... de Jane Foster par Natalie Portman avait tout pour offrir une texture dramatique très forte avec son cancer en phase terminale. Seulement, la bêtise permanente du récit réduit à zéro l'imprégnation de ce personnage qui se retrouve à avoir pour seule et unique motivation (autre que de sauver l'univers) de trouver une réplique d'accroche lorsqu'elle est Mighty Thor. Tessa Thompson en tant que Valkyrie, reine de la Nouvelle Asgard qui est devenu un foutu parc pour touriste, est bien moins engageante que dans Ragnarok. Une viking qui rêve de mourir sur le champ de bataille pour pouvoir accéder au Valhalla et qui ne participe pas à la bataille finale car elle est blessée et pourrait se faire tuer. Logique ! Korg est un personnage qui n'a pour seul conduite d'être le porteur de la communauté gay et GPA pour le MCU. Christian Bale pour Gorr est génial, seulement quelle bêtise de le gâcher dans un film aussi puéril et enfantin. Avec sa Nécrolame qui exploite le chagrin de la perte de sa fille dont il ne parvient à faire le deuil, il aurait pu devenir un des antagonistes les plus marquants du MCU. Enfin, une petite mention honorable aux deux chèvres géantes, Toothgnasher et Toothgrinder, qui sont les rares éléments à m'avoir fait rire, ainsi qu'une mention insipide et ridicule avec Axl, le fils d'Heimdall.
CONCLUSION :
Thor: Love and Thunder de Taika Waititi est une orgie d'un grand guignolesque et d'une débilité affligeante pour un résultat viscéralement futile, inutile et idiot. La cinématographie est pas mal, quelques séquences sont entraînantes mais le film est très con avec des messages puérils comme pas possible pour un illogisme absolu où on salit définitivement l'esprit de Thor. Tout le monde peut être Thor même des enfants avec des ours en peluche, c'est trop bien. Une idée tellement originale !!!!
Dire que c'est Taika Waititi qui va se retrouver à la réalisation de la prochaine saga cinématographique Star Wars...
Alors c’est l’ancienne ex-petite amie, n’est-ce pas ? Jodie Foster.