Les glaces fondent au Groenland. Le niveau de l'eau monte a l’échelle planétaire et les îles Tuvalu, entre autres, seront bientôt englouties au milieu du Pacifique. Une histoire presque banale, logique, un bête problème de physique.
Et pourtant. Le documentaire nous fait découvrir ces endroits en parallèle par le prisme des communautés Inuit et Polynésienne qui les habitent. Pas de voix-off moralisatrice, seulement des témoignages de locaux face-camera et des scènes de vie quotidienne: chasse, pèche, nature et tradition, pour l'essentiel. Ou l'on découvre en filigrane que les deux peuplades ont bien des choses en commun, malgré l’évident gouffre géographique qui les sépare. Point positif, on sent le plaisir du réalisateur a nous faire découvrir ces environnements et cultures hors du commun, comme si la connexion climatique n’était au fond qu'un prétexte. Les séquences s'alternent sur un rythme lent: neige, sable, neige, sable, neige, sable. Ça fonctionne très bien sans abuser de facilités de montage, avec de belles images nous laissant nous imprégner des ambiances et caractères propres a chaque lieu pour mieux faire ressortir les enjeux réels et dramatiques.
Comment accepter (ou pas) de s'adapter a un environnement qui change drastiquement, abandonnant au passage des activités et traditions millénaires? Comment délocaliser l’entièreté d'une peuplade au style de vie bien spécifique pour la dissoudre dans un monde différent et indifférent? Et comment vivre en attendant, au delà de la constatation? Des questions qui appellent des réponses douloureuses et qui interpellent le spectateur avec succès.
A apprécier, la BO discrète et un peu planante qui accompagne très bien le film.
Et a savoir, le film présente sans les aseptiser des scènes de chasse et pèche susceptibles de choquer les plus jeunes et les plus sensibles.
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