MAINSTREAM, MAIS PAS TROP
Sexe, bouffe digne de ce nom, pilosité, lucidité et pour résumer « humanité » ne sont plus qu'un lointain souvenir. Tout est contrôlé, mesuré, évalué, calibré, modéré, sous la coupe d'une police androïde aussi intelligente qu'un grille-pain à qui on aurait appris à mettre un pas devant l'autre.

Film de SF dystopique typique, qui évoque les Welles les plus connus ou Le meilleur des mondes.
MAIS la mise en scène tue la bite, et subjugue en VO quand la VF laisse septique... Si on reconnaît quelques éléments qui sonnent comme les prémices de Star Wars : son des motos qui fait penser aux pods de La Menace Fantôme, le tintement de la cloche n'est quand même pas le même.

Vachement plus mature (dans le sens désabusé et pas très enjôleur) et abouti esthétiquement, traitant tout à l'épure, pour laisser travailler l'imagination. InTRONisé avant le film de Disney, il en épouse la représentation spartiate allant à l'essentiel tout en empruntant une voie diamétralement opposée. Le blanc laiteux, liquide séminal ou amniotique dans lequel sont plongés les protagonistes fait autant penser à Matrix qu'aux plans d'introduction d'Alien 4.

« WORK MORE. BUY MORE. BE HAPPY ».
Dans le propos, il est revendicatif et dénonciateur, ralliant presque le cynisme mordant d'un film de Romero (Zombi), coupant à la serpe la société de consommation et la religion comme opium du peuple. Pas de geekeries superflues, tout est affaire de société néo-industrielle où les masses sont produites par et pour la production en masse.
Travailler plus pour gagner plus pour consommer plus, déjà vu non ? Le bonheur dans le travail, l'épanouissement de soi par la valeur marchande, autant de valeurs pré-68 dénoncées pendant les années 70, et qui résonnent à pleine turbine dans cette satire à peine dissimulée du capitalisme forcené.

Bref, les paroles sont éculées, mais ça fait toujours du bien de se faire administrer un message subliminal en contre-pied des mœurs bien-pensantes actuelles. Un peu de mauvaise foi et pas mal de toupet pour (r)éveiller les consciences n'ont jamais fait de mal à personne... L'Etat ultra-patriarcal, si.
Adrast
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le 12 avr. 2012

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