Plutôt Sympa Ticks

Ticks est une petite série B typique du début des années 90, époque à laquelle de nombreux films d'horreur et d'épouvante se retrouvaient relégués aux rayonnages des vidéos clubs sans passer par la case du grand écran, au point même d'inquiéter les fans de cinéma de genre sur la pérennité de l'horreur en salles. Le film réalisé par Tony Randel (Hellraiser 2 Les Écorchés) est un sympathique mélange de menace animale et de rednecks movie le tout emballé dans un décor typique de slasher.

Ticks nous raconte donc l'histoire d'une bande de jeunes adolescents à problèmes qui partent avec un couple de moniteurs pour un séjour en pleine forêt afin de ressouder des liens fraternels au contact de mère nature. Une fois sur place ils vont devoir faire face à une invasion de tiques mutantes générées par un stéroïde échappé d'un laboratoire clandestin de culture de marijuana.

Ticks n'a aucune autre prétention que de servir un petit divertissement horrifique bien calibrée pour une soirée pizzas entre potes, mais rassurez vous, ça fonctionne aussi si vous n'avez pas d'amis ni de quatre fromages sous la main. La menace sera ici multiple puisqu'en plus de saloperies de tiques mutantes et suceuses de sang nos jeunes citadins à problèmes devront faire face à des bouseux locaux crasseux et violents bien décidés à protéger le secret de leur plantation de cannabis. Les personnages sont très archétypaux et leurs interactions pour le moins sans surprises et limités avec la blonde superficielle, le beau gosse qui l'est tout autant, la rebelle, la fille introvertie et silencieuse, le jeune un peu en retrait qui va se révéler héros courageux et des rednecks racistes, crasseux et idiots aux sourires bien pourris. Il faudra trouver ailleurs des raisons de se réjouir à commencer par le casting dans lequel on retrouve Steh Rogen ou les éternels seconds couteaux Clint Howard et Paul Scolari, mais la petite touche amusante de la distribution reste la présence de Alfonso Ribeiro (le Carlton du Prince de Bel Air) dans le rôle de Darrel "Panic" Lumley , un petit délinquant du ghetto à le street credibility des plus relative.

Si Ticks ne brille pas pour son scénario ou la caractérisation de ses personnages il s'avère en revanche assez généreux en sales bestioles et en horreur graphique. Produit par Brian Yuzna le film de Tony Randel nous propose des tas de vilaines tiques qui courent partout en faisant autant de bruit qu'un danseur de claquette sous ecstasy et qui s'accrochent à votre peau pour vous sucer comme un contrôleur des impôts en quête de rentabilité. Les bébêtes sont crédibles à l'écran et leur soif de sang qui les font mordre et glisser dans les corps permet au film de proposer pas mal de scènes horrifiques réussies et amusantes comme lorsque une vétérinaire voit sa seringue être aspirer totalement dans le corps d'un chien par une tique goulue. Le film rempli donc largement son contrat sous le signe d'une petite production horrifique,  ça castagne, ça écrase, ça explose, c'est gluant et sanglant. Généreux le film nous propose même une tique mutante maousse costaud sortant d'un corps en le déchirant de toutes parts. Même si quelques effets, notamment pyrotechniques, semblent déjà légèrement datés, le film tient encore bien la route au niveau de ses effets spéciaux et s'avère même plus crédible et organique que bon nombre de films aux bestioles synthétiques vus sur les écrans ses dernières années. Dommage en revanche que le film n'explore pas beaucoup cette idée pourtant riche en possibilités qui fait qu'en piquant leurs victimes les tiques provoquent des hallucinations tout en chloroformant les personnes.

Ticks est une agréable série B et l'on regretterait presque que la fin ouverte sur une possible invasion de tiques dans une grande ville n'est jamais donné lieu à la moindre suite.