Ça fait du bien de temps en temps de voir ce genre de bobine qui rentre aussi vite dans son sujet. En quelques minutes, le contexte est dressé avec cette histoire d'argent sale des triades se mêlant forcément à de la trahison sanguinaire. Alors c'est clair que ce n'est pas dans son histoire que ce film tire son épingle du jeu, mais bien dans ses séquences d'action aussi diversifiées qu'énervées comme on en trouvait tant à l'époque bénite des années 90, et son casting dont l'alchimie fonctionne bien et vite.
Plus une variation dans les thématiques (l'amitié et l'argent) et surtout l'occasion de diversifier la mise en boîte, cette suite n'en est pas une stricto sensus. D'ailleurs on retrouve Donnie Yen en chien fou contre toute logique si on connait l'histoire du premier, mais cette fois-ci en premier rôle, donnant lieu à des séquences plus que sympathiques, comme le combat où il est menotté à la pauvre Rosamund Kwan, et évidemment son duel au sabre dont on retiendra tout autant le jeu over the top (mais vraiment) de son adversaire qui confond jeu d'acteur et écarquillement des pupilles.
Au final, même si on pourrait regretter le ton radical (j'avais rarement vu autant de premiers personnages importants sacrifiés à mi-parcours) et choral du précédent opus, on gagne également un trio qui fonctionne bien, conduit par la toute mimi Rosamund Kwan, gaffeuse comme jamais (qui mine de rien apporte son lot de cascades à elle toute seule), David Yu en faux méchant, et bien sûr l'infatigable Donnie Yen. Un bon petit film d'action au spectre certes limité mais au tempo concentré, ce qui est bon à prendre en ces temps où la tendance est plutôt d'apporter un propos à l'action là où il y en a pas toujours besoin.