Tentant de se racheter pour avoir ridiculisé Batman dans l'horripilant quatrième opus de la franchise, Joel Schumacher décide de continuer sa fructueuse filmographie en variant de plus en plus les genres. Ainsi, après le thriller dégueulasse 8MM et la comédie dramatique Personne n'est parfait(e), le réalisateur signe en 2000 son premier film de guerre vaguement inspiré d'évènements survenus dans un camp d'entraînement rigoureux en Louisiane...
Ce camp, destiné à endurcir de futurs jeunes soldats pour le Vietnam, n'est pas vraiment une partie de rigolade pour ces Américains d'à peine vingt ans qui vont subir les brutalités d'un sergent instructeur violent, les tensions entre soldats et les drôleries d'une recrue récalcitrante : Bozz, véritable semeur de troubles anarchiste et désobéissant qui préfère finir au trou plutôt que de faire plaisir à ses "tortionnaires".
Unique blagueur de la troupe, anti-guerre de surcroît et charismatique au possible, ce personnage sympathique, campé par un Colin Farrell alors débutant, va alors inconsciemment devenir une source d'espoir pour nos futurs héros. Protecteur réticent mais possédant un cœur gros comme ça, Bozz va peu à peu remonter le moral de cette troupe de bras cassés et même sauver la vie de certains.
Extrêmement inspiré par Full Metal Jacket sur de nombreux points évidents, Tigerland n'est pas vraiment le meilleur film sur la guerre du Vietnam, Schumacher nous livrant un long-métrage assez creux au final, ne filmant que le calvaire de jeunes soldats dans un camp d'entrainement, délivrant peut-être un message (la guerre c'était pas bien, ces post-ados désabusés en sont la preuve) mais ne transcendant malheureusement jamais le spectateur. Agréable, parfois amusant grâce à des répliques qui font mouche et quelques scènes bien amenées, Tigerland reste en soi un petit film sur la guerre du Vietnam, pas mémorable mais sympathique.