Qu'est-ce qu'il aura été descendu ce film, entre les puristes qui ne se retrouvaient pas dans les combats câblés romantiques loin de la nervosité des néo wu xia sanglants des 90's et les novices qui trouvaient ces mêmes combats ridicules. Quoi que l'on puisse dire, Tigre et Dragon reste le maillon du nouveau millénaire qui a uni l'Orient (combats câblés / philosophie maître-élève) et l'occident (déroulement de l'histoire / psychologie des personnages) et a ouvert la porte aux "Hero", "Poignards volants" et tout un tas de films au rayonnement international avec des combats câblés dans un univers chevaleresque pour le meilleur et surtout pour le pire. Tigre et Dragon reste bien l'un des plus honorable dans sa démarche.
Ok ça sent le yahourt bien polissé pour plaire à tout le monde, ok les dialogues sont longs, parfois pesants, les combats sont trop courts et ne servent souvent que de transitions. Ok chow yun fat a un peu de mal à ne pas montrer qu'il est novice en arts martiaux, ok les cables sont bien trop présents et trop gratuitement poêtiques, etc..... Mais quelle image, quelle musique, quelle beauté, quelle modernité, quelle réelle tension entre les personnages bien plus proches en ce sens des films occidentaux que du jeu excessif Hongkongais. La fusion fait plaisir à voir malgré les longueurs évidentes. Ok, il faut aimer les câbles, mais quoi de plus normal pour un hommage aux wu xia pian et leur utilisation relève le plus souvent de la poésie bienvenue. Le vrai problème de ce film est le passage interminable dans le désert qui n'apporte rien et détruit le rythme et la bonne ambiance bucolique des décors verdoyants. Les chorégraphies de Yuen Woo Ping sont loin d'être les plus dingues jamais vues mais restent assez incisives pour que l'on puisse les apprécier à leur juste valeur. La musique est sublime et colle aux scènes à la perfection ce qui est loin d'être le cas en général. Le tout est donc très agréable, si seulement il n'y avait pas cette retraite interminable dans le désert...