Le romancier et scénariste Jérémie Guez confirme qu’il est bien plus doué avec l’écriture (on lui doit des romans à succès et de très bons scénarios de thrillers comme « Boîte noire ») que la mise en scène. Après deux petits polars passés totalement inaperçus avec des castings d’inconnus, il a tenté l’aventure américaine avec un autre films de gangsters pas plus convaincant, le tout aussi méconnu « Sons of Philadelphia ». Et cette fois avec un très joli casting composé de Matthias Schoenaerts, Joel Kinnaman (« The Suicide Squad »), Maika Monroe (« Longlegs ») et Ryan Phillippe (« Sexe intentions »). On se demande d’ailleurs comment il était arrivé là sur une production américaine avec une distribution de ce calibre. Il revient en France pour un nouveau polar plus ambitieux mais toujours aussi peu réussi et pertinent.
En effet, « Tigres et hyènes » tente de ressembler aux films d’Olivier Marchal de la grande époque comme « 36 quai des orfèvres » ou à ceux de Cédric Jimenez du type « La French » mais sans même jamais s’en approcher. On peut dire qu’il essaie aussi de se mesurer aux rares bons films d’action français ou fait par des frenchies, de la trempe de ceux de Jean-François Richet (« Assaut sur le central 13 »), Florent Emilio-Siri (« Nid de guêpes) ou Xavier Gens (l’immense « Farang »). Sauf que Guez n’a absolument pas le talent de ces messieurs là et que son film ressemble plutôt aux derniers opus foireux d’Olivier Marchal du type « Overdose » ou « Bronx », mais en pire. Les dialogues sont très clichés tout autant que la plupart des situations sont caricaturales et que l’action est généralement décevante. Et, au final, plus ça avance moins on embarque.
Le film tente de montrer une France black/blanc/beur probablement de la bonne manière en offrant un casting majoritairement composé de maghrébins mais en leur faisant jouer à tous des fripouilles, des gangsters et des voyous, ça ne va pas arranger l’image de ladite catégorie et plutôt faire les affaires des extrémistes malheureusement. « Tigres et hyènes » tente d’innover en proposant un mélange de films de braquage auquel on ajoute un autre sous-genre de l’action, celui du film d’exfiltration. Si le modus operandi du braquage est plutôt original, il s’avère dénué de toute tension dans la manière dont il est filmé et orchestré. Quant à l’exfiltration, elle est littéralement grotesque tant ces bandits qui s’infiltre dans un palais de justice bourré de policiers n’a aucun sens et rend la crédibilité de « Tigres et hyènes » proche de zéro. Heureusement, les acteurs se débrouillent bien et font passer la pilule. De Géraldine Nakache dans un rôle inattendu à l’inconnu très charismatique qui tient le rôle principal, Wael Sersoud, ils permettent de tolérer le reste. Car si le début se laisse regarder et qu’on laisse le bénéfice du doute au film, ensuite c’est terminé et le casting investit pallie (un peu) à cela. Bref, du film d’action français de seconde zone, peu convaincant.
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